Le film catastrophe est un genre qui, malgré qu’il soit le plus souvent associé à des nanars au budget plus ou moins conséquent (de Roland Emmerich aux trucs de Dwayne Johnson des années 2010), et plus rarement à de bons films (Titanic, The Towering Inferno...), a toujours une place chère dans mon cœur. Le plaisir coupable de voir des effets spectaculaires dévaster notre société a quelque chose d’assez espiègle qui parvient à balayer les scénarios les plus creux. Le Twister de Jan de Bont était à ce titre assez respectable, sans jamais dépasser la connerie de ses personnages et la platitude de leurs relations. Le Twisters de Lee Isaac Chung (Minari, cherchez l’erreur) est donc une bonne suite/reboot, puisqu’il utilise les mêmes archétypes, les mêmes protagonistes unidimensionnels.
On retrouve donc la scientifique scarifiée que l’on amène à nouveau en mission car c’est la meilleure dans son domaine, la lutte entre les mecs bruts de décoffrage qui y vont au feeling (et donc avec le cœur) contre les institutions gouvernementales blindés d’équipement high-tech qui ne valent rien sans les bonnes intentions derrières, et la relation amoureuse bourgeonnante obligatoire. Du réchauffé bercé dans une soundtrack redneck d’Oklahoma, où vient surnager Glen Powell que l’on voit partout depuis Everybody Wants Some.
Mais les tornades dans tout ça? Eh bien comme l’indique le “s” du titre, il y en a un paquet. De la petite mignonne dans laquelle on va se dragouiller à l’ultime dévastatrice, il y en a pour tous les goûts. Assez pour varier les échelles de destruction et renouveler l’intérêt, malgré la longueur confondante du métrage. Et la technologie déployée pour les représenter est plus que convaincante, permettant d’absoudre le gros ventre mou du milieu de métrage. Ça et quelques idées bienvenues, comme faire se réfugier les habitants de la bourgade du final dans un cinéma, dernier havre protecteur face à la violence d’un monde déchaîné et qui verra nos héros triompher et sortir par l’écran déchiré. Pas finaud mais pas con non plus.
Twisters est donc le haut du panier d’un genre qui se trouve plutôt dans le bas d’un médium. Un bon film catastrophe, un film médiocre. Un blockbuster estival qui tient ses promesses et s’oubliera très vite.