Non ! Ce film est un ratage semi-complet, qui loupe tous les virages possibles et s'offusque dès la mise en route. Je préfèrais la capture de fantômes de Ghostbusters, que les chasseurs d'ouragans.
Je n'était pas emballé par la BO, au milieu d'un groupe de potes deux fois plus convaincu que moi d'aller voir Twisters. Je suis reparti du cinéma avec la même gueule négative et la bascule vers l'expérience scientifique n'a rien d'Oppenheimer. Pour ce qui est de la campagne américaine, avec des silots ou des champs à perte de vue dans Twisters, je penche beaucoup plus pour le scénario et la simplicité de Sans Un Bruit ou la première partie d'Interstellar. ll y a certes tout de même quelques plans larges sympas sur le toit des voitures et les plaines d'Oklahoma mises en avant par la réalisation. Pour le reste, les moments lents ne valent pas le détour et la durée des 2h de film non plus.
Le plus agaçant est certainement la répétition identique des actions : approche des tornades en bagnoles, tempête qui gonfle, catastrophe naturelle, tire-larmes, réconfort, remotivation pour revenir chatouiller les vortex de vents etc... La formule est toujours la même ! Je comprends le côté adrénaline, tels les surfeurs de grosses vagues ou les amateurs de sports extrêmes qui veulent à tout prit dompter la bête. Twisters est revanche trop prévisible, trop dépend de ses effets spéciaux et n'arrivent pas à s'en défaire malgré de longues tentatives.
Alors oui, les aventuriers finissent par innover et faire du travail d'équipe (vite fait), oui mettre du Fucking Rock dans les caisses m'a enjaillé une dizaine de secondes, oui mettre les lunettes de soleil face aux bourrasques spectaculaires n'est pas sans rappeler Top Gun, mais le scénario s'arrête à un divertissement pour grands ados qui aiment Jurassik World. Les romances sont prout-prout, remplis de friend zone. Les deux protagonistes masculins sont niais et complètement à la cause de Daisy Edgar-Jones, qui est la seule lumière scientifique et émotionnelle du film. Elle a un mélange d'Anne Hathaway ou de Rosamund Pike qui sublimait Gone Girl. Il serait intéressant de revoir Daisy Edgar-Jones, dans un autre rôle principal d'un grand film, avec un vrai script ce coup-ci.
D'un court paragraphe de conclusion, je ne reproche pas l'aspect non écologique de Twisters, mais plutôt le pur divertissement soporifique. Les aventuriers stéréotypés n'apprennent pas ou peu de leurs erreurs. Ils n'ont pas ou peu d'affect pour les morts. Il y beau avoir des fausses morales pour duper le spectateur : c'est très américain, très foutaise et finalement très plat comme l'Oklahoma.