Twixt, j'avais été le voir lors de sa sortie en salles au cinéma. Je me souviens d'un film qui m'avais assez marqué et puis je redécouvrais Coppola au cinéma (je n'avais pas encore vu Tetro à ce moment-là). Mais très clairement, sur cette seconde vision, le dernier film du génie souffre de quelques défauts.
Ce qu'on ne peut toutefois pas reprocher à Coppola pour ce film, c'est de l'avoir fait en toute honnêteté et surtout du processus d'identification du cinéaste dans son personnage central. On suit les aventures d'un écrivain au rabais, sous Stephen King, qui noue difficilement les deux bouts et au demeurant alcoolique. Mais le plus important, c'est qu'il a dû enterrer sa fille, décédée dans un accident de hors-bord.
C'est un film sur le deuil finalement et sur la rédemption. C'est un écrivain qui s'en veut terriblement de ne pas avoir été présent dans le bateau et de ne pas avoir empêché l'effroyable se dérouler. Un homme qui ne peut s'empêcher de s'en vouloir et qui va tenter de "se" pardonner sa faute.
On rappelle évidemment que le fils de Coppola s'est tué en hors-bord.
D'un point de vue formel, le film utilise une photographie particulièrement bien léchée, à l'ambiance gothique.
Par ailleurs, dans la construction de l'histoire, il y a quelque chose d'assez lynchéen mais de nettement plus maladroit dans ce film de Coppola. En effet, je pense que c'est la première fois qu'il s'essaie à un tel film et on sent que certaines séquences manquent finalement clairement de justesse.
Mais une fois encore, l'honnêteté et la démarche du cinéaste restent à souligner. Twixt est un bon film sur un homme qui parvient enfin à faire son deuil.