Il faut le dire, le genre de la dark-fantasy est largement sous représentée dans le cinéma. pourtant il s'agit d'un genre avec un imaginaire assez riche pour faire quelque chose d'intéressant j'en suis sûr. C'est alors que je suis tombé sur ce film de Bakshi (le malheureux réalisateur du film d'animation du seigneur des anneaux) et c'est avec entrain que je me suis lancé dans l'expérience. Sans être vraiment déçu, car je n'en attendais pas particulièrement grand chose, je ne peux pas dire que j'ai été spécialement surpris. Et c'est essentiellement dû à une histoire qui peine à raconter quelque chose d'un temps soi peu intéressant. Il s'agit encore d'une énième fable du bien contre le mal. En soi, ça me dérange pas tant que ça si le film prends le temps de développer son univers. Malheureusement là aussi, les péripéties vécues par les héros peinent à se renouveler et n'aboutissent à rien de franchement intéressant. A part peut-être la passage avec la sorcière et lorsque nos deux héros, Tygra, princesse aux formes plantureuse mais téméraire et Larn, une copie conforme de Rahan, se mettent à battifoler (même si ce passage du film est trop expédié pour que ce soit un minimum crédible). Le tout est livré dans un film d'animation qui utilise la technique de la rotoscopie. Contrairement aux Disney qui utilisaient une technique similaire (comme Alice au pays des merveilles par exemple) ici tous les mouvements des acteurs sont rendus à l'écran et rien n'est écrémé. Ce qui donne une fluidité de mouvement qui n'a pas pris une ride et un coté moins cartoon (et donc plus adulte) au tout. Certains apprécieront, d'autres moins. Si cela ne m'a pas gêné outre mesure, c'est aussi le chara-design qui est pour le moins... intéressant.
Les personnages masculin sont suffisamment mémorable (sauf Larn qui a vraiment la gueule du héros de base), par contre les méchants sbire du vil Nécron (l'antagoniste de l'histoire) sont d'une banalité affligeante. Mais ne tournons pas autour du pot, la princesse est dessinée avec de telles formes qu'elle est faite pour susciter l'excitation du spectateur (ainsi que du héros). Or tout ça mis ensemble, on ne peut que remarquer le manque de sauvagerie et de brutalité dans ce monde censé être impitoyable. Cette dernière se fait capturer par les méchants de l'histoire à plusieurs reprise et jamais il n'y a une main malencontreusement posée sur ses fesses. Alors, je ne demande pas spécialement une scène d'un joeyux viol collectif, mais au moins une tentative de s'accaparer de la jeune donzelle pour assouvir ses plus bas instincts aurait rendu le tout plus convaincant. Parce que là pour un monde de Dark-Fantasy c'est franchement gentillet, sans parler des coups lors des combats qui semblent n'avoir aucun réel impact en plus d'à peine voir du sang. Le film se retrouve le cul entre deux chaise, c'est un film tout public ou pour les adultes ? On ne sait pas trop.
Hormis ces défauts, il s'agit tout de même d'un univers où les actes ont dés conséquences et où les personnages sont conscients de se sacrifier peut-être en vain. De plus les combats contre Nécron sont tout de même agréable à voir. Le film se permet même d'amener une conclusion inhabituelle (mais pas surprenante, ne vous y trompez pas), où ce n'est pas le héros qui pourfend le méchant de l'histoire, mais son mentor (qui semble avoir une dent contre le royaume des glaces - les méchants en somme - sans que cela ne soit développé).
Finalement, on est face à un film qu'on ne saurait recommandé qu'au plus assoiffé de dark-fantasy tant ces amateurs sont laissés sur le carreaux par l'industrie du cinéma. Même si certains thèmes de la Dark-Fantasy sont explorés, généralement ces éléments ne mènent à rien en plus de voir des péripéties peu surprenantes (et même répétitive) vécues par les héros. Un film un peu mou du genou en somme. Et c'est bien dommage.