C'est dingue de voir à quel point les schémas narratifs des années 80 ont la vie dure, un gentil (invincible) qui défonce plein de méchants c'est une histoire qu'on nous a raconté pas mal de fois ces 40 dernières années mais visiblement on n'a pas encore totalement essoré le concept.
Côté histoire il n'y pas grand chose à dire, c'est du vu et revu mille fois, cousu de fil blanc, sans aucune surprise et avec pas mal de poncifs et de tentatives balourdes d'humaniser certains personnages ou de créer une quelconque forme d'empathie. On passera aussi sur le nombre proprement hallucinant de morts qui ferait presque passer Commando pour une comédie musicale et Scharwzy pour un enfant de cœur. Ça en devient presque risible à un moment, à tel point que je me suis demandé si on n'allait pas voir un compteur de macchabées apparaitre comme dans Hot Shots 2.
Ce film n'est pourtant pas dénué de tout intérêt, car si on le prend sur le côté technique là il y a des choses intéressantes, des intentions, des éléments qui attirent l’œil en bref de l'innovation. Ce plan séquence de poursuite dans la première demie heure est vraiment dingue, c'est nerveux, très rythmé et ça nous plonge vraiment au coeur de l'action, on se sent en immersion totale. La mise en scène empreinte d'ailleurs beaucoup à l'univers du jeu vidéo et surtout des FPS et c'est super cool d'avoir de tels plans dans un film qui justement n'a rien à voir avec le jeu vidéo.
Tyler Rake est donc à la fois archaïque et innovant, mais ce que j'ai finalement apprécié c'est que le film m'a fait prendre conscience que j'étais prêt à regarder une histoire que j'ai déjà vu des dizaines de fois si on me la montre avec de l'inventivité. Ça n'en fait pas un grand film pour autant et je l'aurai probablement oublié dans 3 jours mais il m'aura quand même interpellé visuellement, c'est déjà pas mal.