Waouh !
J'ai découvert Mandico très récemment avec les Garçons sauvages que j'avais trouvé formidable et là avec Ultra Pulpe je pense que je viens de commencer une intense histoire d'amour avec lui. Ce court...
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le 17 déc. 2018
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Étant mon film préféré depuis plus d'un an, et l'ayant vu maintenant dix fois, je me dis que je suis bien obligé de défendre ce film à un moment, d'autant plus que sa moyenne sur ce site fait peur à voir. Je précise que c'est aussi mon seul 10/10 en terme de films dont je sois vraiment certain.
Alors quoi? Comment peut-on tant chérir un film, d'autant plus un truc un peu bizarre, il faut bien le dire? Pour ma part, c'est le premier film de Mandico que j'aie vu. Ne sachant de lui seulement qu'il avait également fait After Blue: Paradis Sale que je n'avais pas su voir en salle, je me mets un jour à ce film de 35 min qui traine dans mes fichiers depuis des mois. Et je n'étais pas prêt pour cette claque. Tout d'abord, je fus surpris par la liberté de ton à tous étages, mais aussi du fait que Mandico se montre lui-même au travers du personnage principal, Joy D'Amato, puisqu'elle semble faire les mêmes films que lui. On a donc une réflexion d'un artiste sur son propre travail, le tout teinté de tristesse (je me rêvais Max Ophuls, et je suis Joy D'Amato). Cette tristesse est sans doute une des premières choses à me toucher durablement puisque je retiens instantanément cette phrase.
Mais il y a plus évidemment. Les changements de ton, les petites blagues en pique (quel âge as-tu, Ulie ma chérie? -- J'ai dix ans) ou encore Que le cœur du spectateur se retourne dans sa cage thoracique ... like a steak on a grill. Ce qui me fait présumer que Mandico a écrit comme les choses lui venaient, plutôt que de planifier globalement. Et qu'il a touché juste surtout.
Et ces petites phrases, cette attitude décomplexée se prolonge, éclate dans un monologue mémorable vers la fin du film, film qui se termine ensuite sur une des plus belles scènes du cinéma, c'est sûr. - mais je n'en dirai pas plus, si ça peut inciter des gens à le voir.
Ce film court force à être toujours aux aguets, puisque à chaque phrase on peut être surpris par un revirement de dialogue. Ou encore, par exemple, de par la méthode de production consistant à toujours refaire le son en post-production, quand Mandico opère une transition surprenante du dialogue à la voix off au travers de Vimala Pons.
Sur une note plus extérieure, ce qui m'a aussi surpris est la créativité générale qui fut pour moi un vrai choc. Je me demandais comment quelqu'un pouvait être si ingénieux. Je dois avouer ma déception de m'être rendu compte à un moment que Mandico a en fait bien la tête des films qu'il fait. Et par conséquent, que ce n'est sans doute pas l'exploit de créativité que j'avais espéré. Le film reste ce qu'il est, nonobstant.
Poursuivant plus tard dans la filmo de Mandico, je dois m'avouer à moitié déçu. Disons que parfois c'est osef, parfois c'est génial, mais qu'il semble avoir besoin d'un bon coup de pouce de la chance ou de ses producteurs. Et sur Ultra Pulpe, les étoiles se sont alignées. Ayant vu presque toutes ses autres productions, je dirais que After Blue est bien ce qui se rapproche le plus de Ultra Pulpe, mais en plus dilué (je veux dire moins intense), et en mieux financé. C'est aussi son second meilleur film au global à mon avis.
Bref, fin de la critique
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Créée
le 10 nov. 2023
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