Un jeune indien voit son grand frère partir pour les États-Unis d'Amérique ("Umrika") et n'a plus jamais de nouvelles... Commençant comme un drame familial touchant, où le mensonge pour la bonne cause se mêle à l'amour de l'autre (pauvre mère...), Umrika, Grand Prix du Public au Festival Sundance 2015, bascule assez vite dans le film d'enquête qui n'a pas besoin de traverser le monde (ne vous fiez pas aux résumés qui promettent un tour du monde...) pour être intéressant. Le speech de l'enquête est simple, on arrive même assez tôt sur la résolution, ce qui nous étonne ("Tiens, c'est déjà fini ?"), mais c'est parce qu'Umrika est imprévisible, et a une dernière carte à abattre qu'on n'avait pas vu venir : un petit twist final plus qu'agréable et inattendu. Alors qu'on pensait en avoir terminé en sachant que
le frangin est resté sur place par complaisance (il a trouvé un travail en ville, et a coupé les ponts avec sa famille, une première version de la résolution qui nous le présentait sous un jour assez antipathique), on découvre qu'en réalité il s'est marié avec une femme qui n'appartient pas au village (ce qui est interdit, d'où l'excuse du voyage et du silence radio pour pouvoir se marier en cachette, un nouvel éclairage sur le personnage du frère qui nous a fait revoir notre opinion).
Une très belle idée du scénario. Ajoutez à cela un acteur principal sympathique (et davantage à l'aise que dans L'Odyssée de Pi), un acteur secondaire qui a fait réagir toute la famille devant notre écran ("C'est Zéro du Grand Budapest Hotel !", que voulez-vous, quand on est fans en famille...), une bonne mise en scène, un humour qui joue sur le décalage des cultures (les indiens du village qui tombent des nues devant les clichés venus des States...on adore celui de la vache) et ce petit twist final efficace qu'on n'attendait pas, et vous saurez que Umrika est un film qu'on vous recommande de découvrir.