Deux jeunes américaines sont kidnappées en Thaïlande,mais l'une d'elles est la fille d'un ancien agent de choc de la CIA qui va venir la chercher en exterminant tout ce qui se met en travers de son chemin.Eh oui,c'est le scénario de "Taken".Sauf qu' "Un aller pour l'enfer" a été réalisé cinq ans avant la daubasse d'EuropaCorp..De là à penser que Luc Besson pompe ses histoires dans la série Z,il n'y a qu'un pas,et ça expliquerait bien des choses.Nous voici donc face à un DTV Metropolitan,Avi Lerner fait partie des producteurs,et Steven Seagal,entouré d'une bande de tocards,en est la vedette.On y est,et on y est profond.Il y a toutefois un détail qui interpelle et fait douter,Ching Siu-tung réalise le truc.Oui,le Ching,la star des chorégraphes de Hong-Kong,celui qui a réglé les cascades les plus spectaculaires des meilleurs films HK et bossé avec les caïds de la péninsule,les John Woo,Jackie Chan ou Stephen Chow.Effectivement,sa présence se fait sentir et sauve le film.De belles images,des cadrages inventifs,du dynamisme à revendre,des gunfights aux impacts sanglants,des combats ultra-violents coordonnés à la perfection,la forme affiche une qualité peu fréquente dans le cinéma bis.Sur le fond,comme on pouvait s'y attendre,c'est la cata,mais c'est si irrémédiablement mauvais que ça en devient irrésistiblement drôle.Seagal a toujours joué comme une enclume mais à partir de la fin des années 90 il est parti en dérapage incontrôlé.Horriblement bouffi,aussi expressif qu'un congélateur,il nous offre ici un récital à mourir de rire.Ceux qui ne l'ont pas entendu parler thaï,vu prendre des poses ridicules d'artiste martial ou se livrer à des simagrées bouddhistes ignorent ce qu'est une vraie partie de rigolade.Et la façon dont il décime des gangs entiers et la moitié de l'armée thaïlandaise à lui tout seul sans récolter une égratignure vaut aussi le déplacement dans la mesure où il est aussi vif qu'un arthritique défoncé au GHB.D'ailleurs,il est très visiblement doublé lors des scènes qui nécessitent de vraiment bouger.N'oublions pas la dimension fantastique qui s'invite au sein d'un scénario déjà bien débile avec le désopilant duel à distance auquel se livrent un méchant sorcier qui plante des aiguilles dans des figurines et les gentils moines qui prient en choeur pour annuler ses pouvoirs.Magie noire contre magie blanche,on se croirait dans un vieux karaté d'exploitation des années 70.En somme,voilà une oeuvre à recommander à ceux qui aiment les films nuls mais rigolos et bien fabriqués.