Bon, soyons clairs, c'est une note sur l'échelle de la comédie romantique. Donc généreuse. Voire déraisonnable.
D'ailleurs les spectateurs allergiques au genre doivent évidemment fuir "Serendipity" (terme qui désigne un hasard miraculeux, c'est plus classe que le titre VF), car le film de Peter Chelsom contient quand même quelques niaiseries difficiles à avaler (Cassiopée sur l'avant-bras, au hasard).
En revanche, si l'on se sent d'humeur sentimentale (ou que l'on est un fan absolu de rom'com'), "Un amour à new York" s'avère tout à fait recommandable.
En effet, hormis un premier quart d'heure qui cumule la plupart des clichés du genre, avec pêle-mêle Big Apple, la période de Noël, la rencontre chez Bloomingdales et la patinoire de Central Park sous les flocons (pour le plus grand plaisir des uns, et la désolation des autres), le film évite la guimauve habituelle, grâce à un scénario astucieux qui tient les amoureux à distance pendant la quasi-totalité du récit.
La contrepartie, c'est qu'il faut avaler l'idée que deux personnes se connaissant à peine, ne s'étant jamais embrassés et encore moins envoyés en l'air, vont passer des années (et tout un film) à se regretter mutuellement puis abandonner leurs conjoints respectifs, au motif d'un vague souvenir (et aussi du destin, quand même, c'est le thème central de "Serendipity").
Alors dit comme ça, ça paraît assez pathétique, mais primo, on est dans une rom'com', et deuzio, le scénario est suffisamment habile pour nous faire avaler la couleuvre.
Il faut dire que le film est assez drôle, notamment grâce aux seconds rôles tels que Jeremy Piven ou Molly Shannon (voire Eugene Levy), et plutôt bien dialogué. Sans compter le charme de Kate Beckinsale (et même John Cusack, si l'on y tient).
Voilà, rien d'exceptionnel à l'horizon, mais un film bien rythmé, aux péripéties nombreuses, souvent amusant et parfois même émouvant, j'estime que le contrat est plus que rempli pour une comédie romantique assez décriée, qui commence doucement à bénéficier du passage des années pour acquérir une certaine patine, et diffuse un charme inattendu.