Le 3ème long-métrage de Mia Hansen-Løve (30 ans tout juste et ne les faisant pas, d'après ce que j'ai pu en voir ce soir à l'Avant-Première) est un joli film, frais, réfléchi, un peu long, qui raconte le passage de l'adolescence à l'âge adulte d'une très jeune fille (supposée avoir 15 ans au début du film) via l'amour passionnel qu'elle éprouve pour un jeune homme un peu plus âgé qu'elle, en tout cas en âge de comprendre, lui, qu'il n'y a pas que l'amour dans la vie.
L'histoire du leur se déroule sur cinq, six ans, avec un gros hiatus au milieu.
C'est souvent charmant. Ça fait penser, pour la fraîcheur du propos, à du Xavier Dolan première manière, du Dolan version fille.
Malheureusement, il y a aussi - une fois admis le fait que le couple va se séparer, que c'est inéluctable - quelques longueurs dans la peinture de cet amour. Comme si la réalisatrice voulait donner à ses amoureux un maximum de jours heureux à vivre ensemble, ne se résignait pas à les séparer.
Par contre, une fois la séparation consommée, la souffrance de la jeune fille est décrite sobrement, habilement. Comme l'est également la façon dont elle reprend ensuite du poil de la bête et se réouvre aux autres, à la vie. Là, pas de longueurs ni de problème de montage un peu mou.
Mais tout va recommencer : les hésitations, les atermoiements, les pleurs... car, alors qu'elle a enfin pu s'intéresser à un autre mec, elle revoit le premier et, patatras !, rechute.
Alors, l'amour vu à la fois comme une bénédiction, un émerveillement ET une forme de maladie ? Un peu. Mais la jeune fille guérira.
(Critique écrite en 2011 et à peine retouchée pour publication ici.)