Au sommet de sa gloire après deux nominations successives aux Oscars, Gregory La Cava reprend ici la recette du succès de son film "Mon homme Godfrey" qu'il avait réalisé trois ans auparavant, en inversant le sexe de ses rôles. L'élément perturbateur de la riche famille bourgeoise devient ici une fille des rues à la place d'un vagabond. C'est une Ginger Rogers, plus belle et élégante que jamais qui tiens ici le rôle principal. Son complet très masculin avec son Borsalino affirme le caractère ancré et stable de son personnage, mais... ne s'apparente pas vraiment à son style de vie au début du film ! Un rôle à l'encontre de ses films musicaux avec Fred Astaire que les fans lui reprochèrent, alors que c'est justement cette retenue qui fait le charme de ce personnage un peu mystérieux. Le happy end un peu bancale à la Molière, avec ces histoires d'amours impromptues, n'était pas la fin voulue par le cinéaste qui dut se résoudre à la changer suite aux premières projections tests négatives. Il n'en reste pas moins que La Cava s'affirme comme un petit maître trop négligé de screwball comedy, qu'il faudrait réhabiliter.