Faire de Von Sydow un homme d’affaires prénommé Thor d’origine danoise, c’était peut-être la stratégie de Dearden pour attirer grâce divine et authenticité sur son œuvre. Raté. C’est plutôt deux Razzie Awards pour Sean Young, qui joue des jumelles ; un humour de la désapprobation critique qui outrepasse le prétendu drame policier.
Investissant tout musicalement et émotionnellement très vite, Dearden compte sur Young pour fournir une prestation qui aurait dû être fantastique pour contrecarrer la précipitation des évènements. Dommage pour lui, elle n’est pas vraiment là, même dans l’encart « émotion » de 32 secondes qu’on lui laisse pour rappeler qu’il s’agit d’une histoire jalonnée de meurtres et de pertes de proches.
Dans le passé ou dans le présent, impossible de savoir où l’on est. On subit juste une affaire policière d’où la police est absente, un drame qui repousse toute vraie conséquence jusqu’à tout concentrer dans une seule, générant une fin sans substance digne de Séries ZZZZZ, comme dans « dodo ».
Les personnages de Young et Dillon sont censés être bons dans ce qu’ils font, mais on ne nous dit pas pourquoi. Ils sont censés être amoureux mais on ne nous dit pas comment. Le film paraît court parce que, tout du long, on attend plus. Plus que des meurtres parfaits commis par un amant parfait qu’une police imparfaite laisse courir. Plus que Von Sydow trônant sur ses quelques minutes à l’écran en essayant noblement d’instiller au moins la fibre paternaliste dans la chose. Mais le fait est simple : il n’y a rien.
Quantième Art