Chemin faisant... Les bêlements d'un berger en colère

Ce papier sera appuyé par les propos de Pierre Carles, rencontré lors d'une séance spéciale de la projection de Un berger et deux perchés à l'Elysée ?


Personnage qui m'est ô combien sympathique, Jean Lasalle se dévoile sans trop se forcer dans un documentaire drôle et dynamique.


Si le film donne à voir un Jean Lasalle un peu candide et assez attachant, il n'évite cependant pas les moments de conflits, de crises, où le candidat se prend le chou avec les réalisateurs, entre autres.
Selon Pierre Carles :



Jean Lasalle a une vision du monde collective, de la ruralité,
importante à être exprimée. Un certain prisme [..] d'un candidat
humaniste et pacifique. Ce film raconte le chemin qu'a été le notre.



Car oui, en mettant en scène Jean Lasalle et en étant si proche de Jean Lasalle candidat et Jean Lasalle homme, les deux réalisateurs se mettent en scène eux-mêmes dans leur relation avec l'homme au béret "dans les bons et les mauvais moments" pourrait titrer un magazine racoleur à la formule facile.
Les spectateurs, moi compris, ont su manifester leur sympathie par le rire.
Et drôle, le film l'est par le personnage excentrique de Jean Lasalle dont il serait euphémistique d'affirmer qu'il dissone du paysage politique.
Et Pierre Carles de l'exprimer ainsi :



On rit de nous avec Jean Lasalle



C'est bien vrai, on rit avec lui de cette "France profonde" que représente ce "petit candidat".


D'aucuns argueraient que le documentaire est classique dans sa forme.


Je pense au contraire que ce qui y est réussi en premier lieu, le montage, l'est par un volonté de dynamiser, de rendre vivant un film, autour d'un personnage.
Je m'explique : le film n'a pas besoin d'user d'effet de style ou autre joyeusetés que les réalisateurs aiment à manier puisque son personnage principal se suffit à lui-même.
Dans un sens, le montage est pertinent car il provoque en partie ce rire, prêtant à cette portion de la vie de Jean Lasalle, des allures guignolesques.


Les contrastes sont ici légions et très évocateurs. D'un plateau de télévision le soir d'un "débat historique" à la chevauchée d'un grillage dans la campagne reculée d'un petit village parmi tant d'autres, de Jean Lasalle se coupant avec sa tronçonneuse à Jean Lasalle s'exprimant à l'Assemblée nationale etc.


Dernière petite anecdote de Pierre Carles qui s'exprime sur la réaction de Jean Lasalle lors des avant-premières :



Jean Lasalle a été dérouté, il avait peur que les spectateurs se
moquent de sa famille



Sur ce, je m'en vais tondre un mouton, les cheveux au vent et le regard tourné vers l'avenir.


7, accent béarnais/10

Jekutoo

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