« Françaises, Français, quelque soit celle ou celui que vous éliriez, en dehors de moi, de toutes façons, il vous entubera ! » dixit Jean Lassalle dans une allocution préparée pour sa campagne de la présidentielle de 2017. Alors, pourquoi Jean ne vous entubera-t-il pas ? C’est très simple : il ne promet rien. Il ne connaît à peu près rien à rien en dehors de l’élevage de montagne et de quelques histoires drôles à pisser à la culotte. C’est un amuseur opiniâtre, il n’a peur de rien, mais ce n’est pas un démagogue. Il reconnaît qu’il est incapable de répondre à des questions un peu techniques si on ne lui prépare pas des fiches et d’ailleurs, il ne connaît même pas le montant du P.I.B. « Je m’en fous » dit-il. Jean ne sais pas ce qu’il fera quand il sera président. La programmation, ce n’est pas son truc. Il avisera, faites-lui confiance. C’est un chef charismatique, ralliez-vous à son panache blanc et foncez dans la mêlée. Un meneur d’hommes à l’ancienne. Impeccable pour tenir un canton à droite en laissant la gauche à l’écart. Monté en grade subrepticement après que ses parrains (Inchauspé, Bayrou…) aient perdu le contrôle de l’OVNI, Jean navigue à vue dans le cosmos jusqu’à serrer la main de Bachar El Assad en compagnie de Mariani. Son contrôle n’est peut-être pas perdu pour tout le monde. Mais qui ? Les aimables documentaristes qui ont réalisé ce film aussi bidonnant qu’inquiétant n’ont pas fouillé du côté de la face obscure de notre héros dont la devise claque au vent : « Béret, baguette et bon sens ». Eloge du « bon sens », certes un peu gênant aux entournures, dont on aurait aimé qu’il soit critiqué avec la rigueur qui guidait le célèbre sociologue de Lasseube quand ce dernier fustigeait le « sens commun ». Un autre Béarnais pour lequel l’un des enquêteurs - Pierre Carles - semble avoir eu naguère un égal enthousiasme. De Bourdieu à Lassalle, on reste en Béarn, mais quelle dégringolade !