Le film semble commencer comme de nombreux documentaires politiques avant lui, s'engageant à suivre et à donner une vérité sur un candidat en campagne. C'est d'ailleurs même ce qu'il fait dans une certaine mesure. Mais il est accablant de voir à quel point les réalisateurs de ce documentaire ont profité de la bonhommie proverbiale de celui qui devait être le héros de leur film.
Jean Lassalle y apparaît en gugusse, naïf, presque idiot, ne sachant jamais ni quoi dire, ni quoi faire. Son programme est noyé sous des images ne le mettant pas en valeur, et pour cause, les deux histrions de ce vaudeville cinématographique ne sont, et n'ont jamais été de son bord. Et s'ils s'arrogent le nom de "perchés" dans le titre de leur documentaire, c'est en sous-entendant qu'il le trouve, lui aussi, sacrément perché.
Le pauvre Jean Lassalle, qui avec candeur et du bon du coeur, n'a cessé de faire confiance à des zigotos de cette espèce n'a pas vu le piège dans lequel il s'était lui-même enfermé, confiant une partie de communication à des gens pour qui sa campagne n'avait rien de réel, mais relevait de la farce. Ils ont ainsi occulté certains vrais messages, tout comme une partie de l'establishment politico-médiatique durant la campagne, que le candidat voulait faire passer. Entendons nous bien, je n'ai pas voté pour lui, et ne partage pas toutes ses idées, mais au moins méritait-il d'être entendu avec le même sérieux que n'importe quel autre, et sans moquerie et condescendance.