UN CARNET DE BAL est considéré comme le premier film à sketches français. Cette assertion n'est qu'en partie exacte car le film conserve dans chacune de ses parties un personnage récurrent. En outre, son sens général provient de son unité, chaque partie ne conservant son sens que par rapport à un tout. Le film raconte l'histoire d'une jeune veuve qui retrouve le carnet de bal de ses 16 ans. Elle tente de retrouver ses amoureux de l'époque et ira de désillusion en désillusion. Bien qu'inégales, les différentes parties ont toutes leur intérêt et s'intègrent bien dans l'ensemble. Pour ma part, j'apprécie particulièrement l'épisode plein de verve avec Raimu ou celui d'une noirceur extrême avec Pierre Blanchar. Comme toujours chez Duvivier, le ton général du film n'est pas à l'optimisme. Son film sur les illusions de la jeunesse fut un grand succès populaire et critique à sa sortie. Depuis, son aura a plutôt été revu à la baisse, mais il demeure dans la filmographie de Duvivier l'un de ses grands films.