Troisième aventure de l’espion britannique Harry Palmer, et dernière avant des téléfilms qui ne sortiront que 30 ans plus tard (!). Ici, on oublie l’intrigue flegmatique du premier volet, ou les péripéties d’espionnage pur du second, qui permettaient à cette franchise de se démarquer par rapport aux James Bond. En effet, « Billion Dollar Brain » enchaîne les rebondissements rocambolesques, se transformant pratiquement en version parodique des aventures de 007.
Harry Palmer est cette fois envoyé en Finlande, où il infiltre une organisation financée par un milliardaire texan, qui cherche à « libérer » des pays de l’Est du joug soviétique. Particularité : les agents de l’organisation reçoivent leurs ordre d’un ordinateur qui calcule les stratégies et démarches à suivre ! Le film propose donc un cadre plus exotique (la Scandinavie), et des idées amusantes (l’organisation texane, flirtant avec le nazisme).
Mais il souffre de sacrés problèmes d’écriture. L’idée de l’ordinateur commandant les agents est intéressante sur le papier, mais peu exploitée, et surtout sert de prétexte à une histoire qui enchaîne les mini-missions et les tentatives d’assassinats sans grande logique. En conséquence, plusieurs sous-intrigues se mettent place de manière confuses (virus, invasion militaire, coup-d’état, trahisons, arnaques…).
Si bien qu’après un début intrigant, l’acte central peine à convaincre. Heureusement, l’ensemble reste dynamique, tourné avec des moyens non négligeables, et la conclusion est sympathique. Sans compter la présence de Michael Caine, toujours à l’aise dans le rôle principal (ici par ailleurs plus sérieux et moins cynique), et de Françoise Dorléac, dans son dernier rôle avant sa mort.
Le plus faible de la trilogie !