Enzo Castellari connait son métier et balance de l'action nerveuse dès l'introduction : exactions du petit banditisme italien, braquage de banque agressif et course-poursuite sympathochement dynamique (réglée par l'incontournable Rémy Julienne). Mais attention à ne pas prendre Un Citoyen se rebelle pour un équivalent de poliziesco, le scénario préférant montrer l'impasse du vigilantisme. Franco Nero incarne ici un monsieur tout-le-monde traumatisé par sa prise en otage et dont l'obsession de vengeance le conduit à se mettre en danger face à un univers de voyous dont il ne maitrise pas les codes. Si le dernier acte s'avère assez surprenant scénaristiquement, le film demeure désespéré dans son récit.
Passé l'intro énervée, le rythme devient plus pépère, s'attachant à l'enquête de Nero pour retrouver ses agresseurs, sur fond de musique jazzy sympa mais un peu répétitive. On visite néanmoins les bas-fonds génois et ses racailles d'époque, et Castellari sait régulièrement caser de beaux plans et user d'un montage parfois inventif pour entretenir l'intérêt du spectateur. Un Citoyen se rebelle est donc une série B tranquille mais bien menée, qui trouve sa force dans son propos et le talent de son réalisateur.