Je suis presque surpris de ne découvrir que maintenant ce titre m'attirant depuis longtemps, principalement pour son casting étonnant et le fait qu'il ait inspiré Quentin Tarantino pour son mythique « Kill Bill ». Et finalement, c'était plutôt mieux que je ne pensais. Cela aurait pu être plus fort aussi, clairement. Si Burt Kennedy est un excellent scénariste, ses talents de réalisateur sont plus discutables. Certains choix sont même parfois vraiment étonnants
(à l'image de cet invraisemblable ralenti pour filmer la mort de Robert Culp)
et la logique de série B qui entoure la production, à l'image de certaines métaphores sexuelles sidérantes ou encore d'un scénario parfois un peu basique dans son déroulement, sorte de sous-« Nevada Smith » au féminin.
Mais il y a aussi de bonnes choses, quelques surprises dans le déroulement. Toute la partie autour du maniement des armes, c'est vraiment pas mal.
L'absence-présence de Stephen Boyd,
bien que trop peu exploitée et expliquée, apporte un léger mystère bienvenu. Kennedy sait également proposer des moments de pause, à l'image de
l'escale chez Christopher Lee pour réapprovisionner en armes.
De plus, il a la bonne idée d'offrir une place presque équivalente aux méchants de l'histoire, si bien qu'on s' « attache » presque à eux, du moins nous y intéressons. Surtout, quel meilleur choix y avait t-il à faire que le trio Ernest Borgnine - Strother Martin - Jack Elam, tous trois hallucinants en frères gravement atteints à des niveaux divers (Borgnine ferait presque figure d'intellectuel et de modéré, c'est dire!).
En revanche, si Raquel Welch est follement sexy (euphémisme), nul doute qu'il aurait fallu une actrice autrement plus magnétique pour un rôle de cette envergure : disons qu'elle est (très) décorative et (très) plantureuse. Bref, si « Un colt pour trois salopards » aurait probablement pu avoir un tout autre destin avec une production plus ambitieuse, notamment à la mise en scène et à l'écriture, il reste une curiosité, très imparfaite, mais valant le coup d'œil.