Une référence.

C'est absolument incroyable qu'à chaque fois, depuis tant d'années, je sois passé à côté de ce réalisateur hors du commun.
Ma première fois avec Desplechin fut Roubaix une lumière, l'an passé au cinéma, sans même m'en rendre compte. C'est à dire que j'en avais tellement entendu parler, j'avais tellement entendu parler de ses films, je m'étais tellement rendu dans la salle voisine de celle qui diffusait ses films au cinéma, reportant sans cesse à plus tard d'aller les voir, ou raté leur diffusion sur Canal + ou Canal Sat, que j'avais vraiment l'impression de les avoir vus... alors que non.
Tout cela pour dire: ne faites pas comme moi !!!
Si vous avez l'occasion de voir un de ses films, saisissez là !
En particulier Un conte de Noël.
Un film de famille comme tant d'autres ? NON !
C'est une bouffée d'air dans un genre et un thème usé jusqu'à la corde. Et rien que ça, c'est un bel exploit.
Un film d'auteur aussi délicat et délicieux qu'un recueil de poésie.
Magnifiquement écrit (l'ouverture du film est sublime), magnifiquement interprété, magnifiquement mis en scène, ce Conte est une magnifique expérience.
Le reproche que je ferais à cette oeuvre, c'est d'être un peu trop "auteurisée". C'est à dire que Desplechin y va du bon mot, de la belle phrase, pour rendre son film plus intellectuel qu' il ne l'est déjà. Il n'y a pas de bons sentiments ou de mélodramatisation lourdingue, mais une intellectualisation pesante et parfois redondante. Un peu de retenue à ce niveau là aurait rendu le tout bien plus admirable.
Un peu trop imbu de sa personne l'ami Desplechin?
Malgré ce petit défaut (cela n'engage que moi), je n'hésite pas à dire que ce Conte est une référence du genre dans le cinéma français, par sa construction, ses acteurs et sa mise en scène. Il évite les nombreux pièges et livre quelque chose de brillant.
Il est grand temps que je vois le reste de sa filmographie.
7,5/10