Voyons voir, qu'est-ce qui a pu intéresser Yvan Attal pour réaliser Un coup de dés ? L'envie de se frotter à un univers de film noir et de rivaliser avec Hitchcock et Chabrol (pari perdu d'avance) ? Ou plutôt la tentation alléchante d'interpréter un individu très veule, sans lui abandonner toute possibilité de paraître humain ? Quoi qu'il en soit, ce roman d'un lâche est d'une telle lourdeur, à commencer par une voix off superfétatoire et des dialogues d'une grande pauvreté, qu'il peine à nous faire sourciller et encore plus à nous intéresser au devenir d'un si pâle héros. Agaçante aussi, l'accumulation de poncifs : l'amitié virile, le décor chic de la Côte d'Azur, les relations adultérines, les coupes de champagne et le golf. Un vrai cru bourgeois, bien déconnecté, qui rappellerait presque l'abominable Mascarade de Nicolas Bedos. Au passage, c'est un peu triste de donner aussi peu à jouer, et de très convenu, à des actrices comme Marie-Josée Croze, Maïwenn ou encore Alma Jodorowsky. Quant à Yvan Attal, chien battu et à Guillaume Canet, chien fou, disons qu'ils ne semblent pas avoir eu à se forcer pour incarner des personnages aussi peu excitants. Paul Belmondo, lui, passe une tête, et confirme qu'il mériterait un rôle un peu plus étoffé. Le film serait parfait un dimanche soir, devant la télé, histoire d'oublier les soucis prosaïques du quotidien, assez éloignés de ceux des messieurs et dames à l'écran.