Pourquoi Guillaume Canet cabotine-t-il autant ? Ce qui pourrait, dans certains contextes, ajouter une touche d'ironie ou de dérision, devient ici un fardeau. L'exagération dans son jeu, qu’elle soit dictée par la réalisation ou un choix personnel, accentue la maladresse d’une œuvre déjà bien ternie. La colorimétrie du film, d'une monotonie accablante, ne fait qu’ajouter à l'atmosphère morose, renforçant l’idée d’un projet visuellement négligé. Il est difficile de s'attacher à une histoire aussi insipide, soutenue par un montage qui semble ne jamais trouver son rythme.
La voix off, omniprésente et envahissante, devient rapidement insupportable, venant alourdir encore un récit qui n’avait pas besoin d’un tel dispositif pour s’embourber. Ce procédé, souvent maladroit, souligne le manque de finesse et d’inventivité d’un scénario qui peine à susciter la moindre émotion ou curiosité.
Malgré une durée modeste d’une heure vingt, le film parvient à donner l’impression qu’il s’étire indéfiniment, devenant une véritable épreuve pour le spectateur. Chaque minute semble peser lourd, comme si la narration avançait avec une lenteur délibérée, étirant péniblement une intrigue déjà mince. C'est là tout le paradoxe d'une œuvre qui se veut concise mais qui, en réalité, donne l’impression de durer deux fois plus longtemps.