Un coup de maître est une satire savoureuse du monde de l'art contemporain, mettant en évidence le ridicule de la valeur attribuée aux peintures selon un fonctionnement spéculatif. Cet aspect est particulièrement bien développé dans la seconde partie du film. Celle-ci relance avec brio la dynamique. Grâce à cette partie, le spectateur est plongé au cœur même de l'art, pour ressentir pleinement l'âme du peintre. L'audace dans l'expression de Renzo Nervi est un régal pour les sens.
Au cœur du film réside une amitié indéfectible dont le traitement peu faire ressembler à une comédie romantique. La relation entre les protagonistes, Arthur et Renzo, est dans le schéma d’un "je t'aime, moi non plus". Cette approche rend le film aussi divertissant qu'émouvant lorsqu’on voit ces deux hommes pris dans cette relation mélangeant complicité et antagonisme.
Le ton choisi est pertinent. Il joue habilement sur les contrastes entre les tempéraments du peintre et son ami. Le côté percutant et passionné du peintre est adroitement mis en balance avec le caractère plus terre à terre de son ami. Alors que Renzo Nervi est prisionnier de la peinture, Arthur Forestier n’hésite pas en tant propriétaire d’une galerie d’art, a profiter cyniquement de ce système.
Le duo formé par Vincent Macaigne et Bouli Lanners est tout simplement un régal. Leur interprétation nous fait vivre intensément cette amitié indéfectible entre les deux personnages. Ils sont d’ailleurs tout aussi remarquables individuellement. Vincent Macaigne incarne son Arthur Forestier avec finesse et manie l’art du bon verbe. D'un autre côté, Bouli Lanners est bourru comme on l'aime, apportant une touche de sincérité à Renzo Nervi. Les acteurs secondaires, notamment Bastien Ughetto et Anaïde Rozam, sont également à la hauteur, contribuant à l'ensemble réussi.
Lire d'autres critiques ici : https://doisjelevoir.com/