J'ai beau me creuser, je n'arrive pas à comprendre quel intérêt il peut y avoir eu à faire un pâle remake du film éponyme argentin.
Et c'est la deuxième fois qu'on s'attaque ainsi à un beau film de Gaston Duprat, sans y apporter la moindre nouveauté, mais au contraire en remplaçant la finesse par la lourdeur. C'était déjà le cas avec CITOYEN D'HONNEUR dont tout le charme et la subtilité avaient été joyeusement balayés au profit de vulgarité et d'effets faciles dans le remake de Hamidi, mais avec UN COUP DE MAÎTRE c'est encore pire, c'est vraiment un coup d'épée dans l'eau.
Le jeu nuancé de Guillermo Francella et Luis Brandoni est ici remplacé par les attitudes convenues de Macaigne et Lanners. Le fin dialogue de Duprat fait place à un prétentieux bla-bla aromatisé de name dropping au goût du jour (Niki de Saint-Phalle, Warhol, NFT, Bansky....sans parler du chat de Schrödinger - qui contrairement à ce qui est dit dans ce film à visée intello, n'a jamais "servi" dans des expériences !!!).
Autant dans le film de Duprat les personnages étaient attachants et colorés, autant ils sont ici transparents et sans vie.
Même les toiles qui avaient du caractère dans le film argentin sont tout simplement vilaines dans celui de Bezançon.
Alors que Duprat avait eu l'intelligence de faire l'impasse sur les circonstances de la mort simulée du peintre Nervi, afin de ne pas tomber dans l'incohérence et surtout de garder intacte la surprise à venir de sa résurrection, Bezançon tombe maladroitement dans le piège de montrer un enterrement factice qui, tout en alourdissant la narration, ajoute de l'invraisemblance et gâche la surprise.
Au final, un film qu'on regrette amèrement d'avoir vu.
On pourra néanmoins trouver abusive la note 1 donnée, car, si cette satire du marché de l'art n'avait pas été précédée du visionnage de l'original argentin, elle aurait probablement, notamment grâce à son sujet, bien que mal foutue, mérité un 4 ou 5.
Mais l'irritation provoquée par cet inutile remake n'est pas la seule cause de la note 1: cette mauvaise note a été essentiellement attribuée dans le vain espoir de dissuader certains de refaire en beaucoup moins bien des films déjà parfaitement réussis par des réalisateurs plus talentueux qu'eux.