Rapt à Ayers Rock
Ce fait divers qui s'est déroulé autour du fameux site d'Ayers Rock et qui a déchainé les passions en Australie en 1980, permet au réalisateur de signer un réquisitoire contre un système judiciaire...
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le 15 août 2016
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Meryl Streep a quelque chose en commun avec... Jeanne d'Arc !
En effet, à propos de ses choix de personnages, elle a un jour confié : "J'entends une voix qui, à travers le script, m'appelle. Et je veux juste répondre à cet appel".
Le palmarès du 42e (1989) Festival de Cannes a démontré que cette démarche intuitive réussit de belle manière à cette actrice d'une rare intensité de jeu. Après deux Oscars (pour "Kramer contre Kramer" et "Le choix de Sophie"), elle y a reçu le Prix d'interprétation féminine !
Epoustouflante, Meryl Streep l'est une fois de plus dans ce film.
L'histoire racontée est, hélas, authentique. C'est celle vécue telle une plongée en enfer par une jeune femme australienne, Lindy Chamberlain. L'été 1980, alors qu'elle campe avec son mari et leurs trois enfants près du célèbre Ayers Rock, sa vie de mère bascule dans l'horreur. Un dingo - chien sauvage autochtone - s'empare un soir, sous la tente, de la petite dernière : Azaria, 2 mois. Le faits-divers fait sensation dans tout le pays-continent.
D'emblée, les Chamberlain dérangent. De par leur stoïcisme, qui est lié à leur foi marginalisante. Et Lindy, jamais effondrée en public, finit par être accusée d'avoir tué son propre bébé ! Dès lors, elle devient "La femme publique" à briser. La Presse et les rumeurs vont se déchaîner de façon outrée, scandaleuse, avant puis pendant son procès, où sa culpabilité n'est pas démontrée. Accouchant d'une autre fillette avant d'être condamnée malgré tout à la prison à vie, la jeune femme sort de prison cinq ans plus tard. Et, au bout des deux heures de projection, on apprend qu'elle n'a été totalement innocentée qu'en 1988 !
A l'époque de sortie du film, il était tentant de faire le rapprochement avec une autre affaire, française et vosgienne celle-là : Chamberlain rimant avec Vuillemin...
La force de témoignage d"Un cri dans la nuit" tient avant tout à l'interprétation phénoménale de Meryl Streep. Elle incarne son redoutable personnage avec toute sa complexité psychologique et sans chercher à le rendre systématiquement aimable. Et elle pousse très loin le mimétisme d'actrice : cheveux courts noirs ; taille épaisse ; tenues négligées ; accent australien. Quelle métamorphose !
Sam Neil, son partenaire, n'en paraît que plus terne dans le rôle du mari pasteur ayant moins de caractère.
Enfin, il y a l'impact des inserts d'images qui ponctuent le déroulement du fait-divers, puis du procès. Révélateurs du voyeurisme acharné de la Presse et de la bêtise lapidaire de l'opinion publique.
Les excès dénoncés avec "Un cri dans la nuit", c'est vraiment à hurler !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes * Pour ne pas être privé de désert !, * Fan des années 80 ! et * Mal de mère, vagues d'émotions !
Créée
le 21 févr. 2018
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