Un souffle de printemps s'invite dans l'automne cinématographique, aussi prometteur que le film dont je sors de la séance.
Martin (Manu PAYET) revient chez son père, dans une parenthèse entre des cures de désintoxication pour divorcer. Le père, campé ici par Fabrice LUCHINI, déclame ses quelques répliques sur le ton qu'on imagine de l'écriture d'un fils autant aimé qu'abandonné, et qui de ce fait, entre autres, cumule les addictions et les séries de citations, car "penser par soi-même c'est très fatigant" !
Si le père refuse de divorcer, parce qu'il ne lui reste que l'institution du mariage comme phare dans son insomnie, Martin, quant à lui, à la fois blasé, mais non dépourvu de sa capacité d'émerveillement, va assister, et contribuer, à l'éveil amoureux de son frère Gabriel. Il s'éprend de Mathilde, qui a l'originalité de n'avoir qu'une addiction visible, une de celles qui manque à Martin, le jeu.
Mathilde apportera dans le décors des Nymphéas la touche de soleil et de rêve, un lien transgénérationnel, mais aussi le lien entre les deux frères.
Ce qui aurait pu être une scène sordide, reste, dans le décor de MONET, une scène touchante, quoi qu'un peu dérangeante, me semble-t-il. Et c'est sans doute l'intérêt de cette scène, à porter du coup sur le plan complètement symbolique et fantasmatique. Car il y a quelque chose de l'ordre du conte dans ce film.
Le film tient les promesses de son titre (même si celui-ci appartient à l'auteur du roman et scénariste), sans renverser le cinéma d'auteur, ni renouveler le champ des ROHMER et autres KURYS,
Bonne séance :)