A vrai dire, le récit est à peu près improbable et c'est pour cela qu'il fonctionne. Avec des personnages au dysfonctionnement relatif, il faut tout oser. Regarder du foot dans une baraque de chantier, aller à une course de lévriers ou boire un cocktail au Regina. Plus c'est gros, plus ça passe. Ce qui compte est de bien raconter la blague qu'elle soit vulgaire ou subtile. Quand Manu Payet joue le mec totalement bourré, il se refuse à tituber dans le salon, à rouler des yeux et à ânonner ses répliques comiques pour, dans le plan suivant, sembler tout à fait sobre. C'est toujours comme ça dans les films où l'alcool fait figure de révélateur pour un personnage. Ici, l'ébriété est l'état naturel du personnage, il a appris à s'exprimer normalement et souvent en plans séquences. Un début prometteur est ce que appelle un feel good movie, léger quand il le faut, grave par moments, une sorte de film éphémère bien dans l'air du temps entre un personnage cynique et son revers solaire. Parfois, cela fait beaucoup de bien surtout quand les interprètes forment un quatuor à la performance remarquable.
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