J'hésite encore ...
Il faut dire que ça n'a pas été pour moi une mince affaire, que de tenir les 1h40 de cette satire politique assez lourdingue, dont la plupart des ressorts et effets comiques ont considérablement mal vieillis, et qui est jalonnée d'éléments qui, hors contexte, vont interpeller voire agacer par leur lourdeur et le caractère flagrant des intentions qui leur sont sous-jacentes. Et il est facile de comprendre qu'aujourd'hui, on puisse facilement se retrouver crispé quand l'équilibre tend à s'éloigner des francs ressorts comiques universels pour pencher vers la mesquinerie et la raillerie partisane d'une époque et d'un conflit qui nous sont tout à fait étrangers (du moins en ces termes).
Là encore, j'avais eu du mal à supporter Ninotchka de Lubitsch (en dépit d'un premier quart d'heure assez génial), portant sur le même thème, et écrit en partie par le même auteur, et ce pour les même raisons : Grotesque trop appuyé, lourdeur, trait satirique beaucoup trop prononcé. C'est le genre de caricatures qui vous font vous demander si vous observez toujours une œuvre de comédie ou de propagande. En outre, je ne tiens pas spécialement en très haute estime l'ensemble de la filmographie de Wilder (en dehors, donc, de certaines perles) ou de ses contemporains de l'époque de l'âge d'or Hollywoodien, comme ça semble être le cas, de façon uniforme et univoque, au sein de la communauté de senscritique, et j'ai particulièrement du mal avec ses comédies (hormis Stalag 17), que je considère aujourd'hui particulièrement vieillottes dans leur écriture, l'angle et la façon de traiter les thèmes abordés, l'obsolescence de la plupart des mécanismes humoristiques à l’œuvre (je pense principalement au major & the minor, some like it hot, the apartment) etc.
Bref, avec le recul j'étais probablement destiné à ne pas apprécier cette œuvre, et je la déconseille pareillement à ceux qui d'aventure se retrouveraient dans les même conditions de visionnage. Auquel cas, passez votre chemin, et surtout, passez une bonne journée. ;)