"Ne laissez pas sortir le nazi qui est en vous !"
Bryan Singer et le scénario jouent un double jeu intéressant. C'est une fable de transmission, du vieil homme vers l'enfant et réciproque. Ceci constituerait un genre de film en soit, avec son meilleur : Assassin(s), et son pire : Le Papillon. On en retrouve donc les codes. Les deux personnages se confrontent d'abord, s'entendent ensuite, s'apportent mutuellement enfin. Le "progrès" des deux personnages "grandis" par l'échange apporte donc une dose de pathos. Sauf qu'ici, la fable est corrompue : l'adolescent est fasciné par les nazis et les camps de concentration, le vieil homme est un ex-officier des camps, nous sommes en 1984, l'homme a été naturalisé américain 30 ans plus tôt. L'adolescent en obligeant l'officier à raconter ses souvenirs des camps exhume sa folie nazie* et ses talents de maître-chanteur, le vieil homme les transmets plus ou moins malgré lui à l'adolescent. Voilà pour le point positif de ce film.
"Folie nazie" ? De quoi on parle là ? Oui, selon ce film, le nazisme serait une sorte de maladie, de schizophrénie contagieuse. Séquences d'hallucination (qui seraient les plus belles séquences du film sans ce problème éthique), et assassinats d'animaux (innocents) en sus, feraient passer les nazis pour des malades mentaux incapables de contrôler leurs pulsions meurtrières. Mais la Shoah, ce n'est pas six millions de pulsions meurtrières, mais un antisémitisme présent dans toute l'Europe, des choix politiques et des êtres humains exécutés par des militaires bien conscients.
Est-il nécessaire d'ajouter autre chose à ça ? Je pourrais vous parler de la musique hollywoodienne trop présente, à quoi bon. Je pourrais vous parler de ce scénario à tiroir, où chaque nouvelle séquence semble sortie du chapeau... à quoi bon. Je me contenterai de les avoir évoqués.