"En famille on se soutient. En famille on se déchire.". Un slogan publicitaire qui ne pouvait pas être plus explicite...
"Un été à Osage County" est le triste spectacle d'une réunion de famille qui tourne au vinaigre... Déjà, cette dernière a lieu pour l'enterrement du patriarche, qui a décidé de mettre fin à ses jours. L'ambiance n'est pas au beau fixe. Et puis il y a la mère, atteinte d'un cancer de la bouche et qui se drogue aux antidouleurs, à tel point que les substances chimiques ont atteint son cerveau.
Et c'est ainsi que les filles débarquent, ainsi que la tante, le tonton, le cousin, les amants... Un gros lot de personnages avec chacun leurs secrets, leurs réussites, leurs échecs, leurs problèmes. Et lorsqu'on réunit une famille éclatée, il n'est point facile de recoller les morceaux.
Le film de Wells est lourd. Beaucoup de vérités circulent, c'est un fait. Des réflexions existentielles sont portées, comme une mise en relief de certaines valeurs sociétales ou sentimentales. Le problème est que le contexte dramatique est surchargé. Trop de personnages sont présents, ce qui crée un déséquilibre énorme. Et puis, "Un été à Osage County" est finalement une histoire bien tragique, que l'on peut certes tourner en dérision, mais qui reste quand même bien triste... En effet, la famille Weston accumule les malheurs et les mensonges. L'histoire veut que cette poussière sous le tapis refasse surfasse le temps de ce long été. Sauf qu'à la fin, on commence à se demander si une telle malchance est possible...
Le truc, c'est qu'un tel scénario aurait pu fonctionner si les personnages étaient moins nombreux. De fait, la relation frontale entre Barbara et sa mère constitue l'intrigue la plus complexe. Mais cette dernière est entrecoupée par une histoire d'amour consanguin et agrémentée par un flirt exposant tous les clichés sur la relation "femme - argent". Par conséquent, nous n'avons pas le temps de réellement nous attacher aux différents protagonistes. D'autant plus que certains disparaissent sans que leur propre intrigue soit bouclée.
La scène centrale du film est celle du repas d’obsèques. C'est le moment où tout explose, où tout ressort. Une scène réussie, à la fois triste et drôle. Pourtant, cette dernière explique un constat frustrant : rien ne pourra se régler dans cette famille, car les discours sont étouffés par la méchanceté et l'orgueil de chacun.
Ce qui est le témoignage direct de la fin du film, où Barbara n'a pas d'autres choix que de fuir sa famille et sa vie antérieure, pour rouler vers une autre destination.
Je ne suis pas un fan des happy-end, mais là on est tenté de dire : "Tout ça pour ça ?". Avant de conclure : "Bin les pauvres...". Autrement dit, beaucoup de colère, de cris, de disputes, d'insultes, pour au final rester sur ses positions. Barbara est revenue chez sa mère en la détestant. Elle repart en la reniant.
Chapeau bas à Meryl Streep toutefois, épatante dans son rôle. Le personnage finit par fatiguer, mais la prestation est remarquable. Julia Roberts est à l'aise et plus que crédible dans la peau de cette femme autoritaire et blasée. On passera malheureusement à côté des Ewan McGregor, Benedict Cumberbatch et Juliette Lewis, trop inexploités pour en établir une analyse.
"Un été à Osage County" est un film honnête, mais dont le récit manque de perspectives. On en ressort avec l'impression d'avoir assisté à deux heures d'engueulades, plus ou moins justifiées et intéressantes. De fait, comme les personnages, ont est (presque) soulagé lorsque ça se termine.