Adaptation d'un roman policier de John Katzenbach, "The Mean Season" constitue un polar/thriller de consommation courante, mais à placer dans le haut du panier de ce genre de divertissement.
Le héros est un journaliste du "Miami Herald" dans la trentaine (Kurt Russell), déjà blasé par les vicissitudes de son métier, et sur le point de déménager dans le Colorado avec sa petite amie (Mariel Hemingway).
Il est alors contacté par un tueur aux motivations mystérieuses, qui souhaite en faire son porte-parole en lui donnant à l'avance des précisions sur ses prochains meurtres : notre journaleux en quête de reconnaissance va évidemment plonger dans cette enquête la tête la première, sans imaginer les éventuels dommages collatéraux.
"The Mean Season" sort la même année que "Manhunter" de Michael Mann, avec lequel il partage le thème du serial killer, figure qui n'a pas encore envahi les écrans à cette époque, et présente encore une certaine originalité. L'analyse reste cependant sommaire dans le film du méconnu Phillip Borsos, qui reste très flou sur les motivations de son tueur, préférant jouer la carte du jumpscare et des effets faciles.
Néanmoins, le réalisateur parvient à installer une atmosphère inquiétante dans un Miami battu par les vents tropicaux, investissant habilement l'environnement de la traque, entre l'immense salle de rédaction, la plage infestée de cadavres, la maison isolée du couple et l'inévitable ballade en hydroglisseur dans les Everglades.
Dommage que le film suive une narration finalement linéaire, qui manque de rebondissements majeurs, malgré une tentative louable de mystification en milieu de métrage, lors d'une scène dans un mobil-home avec un indic'. La séquence finale en revanche tient plus du passage obligé, aussi daté qu'attendu, qui contribue à ancrer le film dans les années 80.
Rien de rédhibitoire cependant pour l'amateur de polar, qui trouvera un certain plaisir à redécouvrir cette petite bobine oubliée, bonifiée par un casting de qualité, qui comprend notamment Andy Garcia, Joe Pantoliano et Richard Masur pour entourer la vedette Kurt Russell, plutôt à son avantage dans un rôle moins physique qu'à son habitude.