Haaa, John Landis. Une personnalité hautement appréciable. Une simple recherche Google images et sa bonne bouille vous met de bonne humeur. Ses interviews sont toujours captivantes.
Il a réalisé et parfois scénarisé de très bons films, comme American College ou The Blues Brothers. Il est aussi connu pour ses collaborations avec Mickael Jackson : le clip de Thriller c'est lui. Et même ses films plus faibles ont un petit quelque chose, comme Hamburger film sandwich (peut-être à cause du sketch Catholic High School Girls in Trouble, parodie de bande-annonce pour film érotique, ne googlez pas au travail), le film de la Quatrième Dimension (mais il partageait l'affiche avec Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller, trop de concurrence) ou Susan a un plan… (encore que, celui-là, il est peut-être mauvais). Et d'autres films encore qu'il me reste à découvrir.
John Landis in love.
Et Un fauteuil pour deux rentre dans la première catégorie, celle des belles réussites du barbu souriant.
Louis Winthorpe III est jeune, fiancé à un bon parti et sa carrière ne fait que monter dans les affaires. Billy Ray Valentine est un petit escroc, un débrouillard de la rue. Le premier est blanc, l'autre est noir. Leurs deux mondes ne sont pas sensés se rencontrer. Mais les dirigeants de Winthorpe, deux vieux frères, décident de se lancer un petit pari en intervertissant les situations sociales. Au premier, ils vont tout lui faire perdre pour qu'il atterrisse dans la rue, au deuxième, ils vont lui proposer de remplacer leur ancien fidèle. L'enjeu ? Déterminer ce qui fait la force d'un homme : est-ce que cela vient de ses origines ou de sa personnalité ?
Un échange classique de rôles et de situations, mais toujours entraînant et distrayant. Les deux acteurs principaux jouent très bien leurs rôles et les déconvenues qu'ils subissent. On retrouve Dan Arkoyd, un habitué de John Landis, qui joue Winthorpe. Quel plaisir de le revoir quand il ne se contentait pas de seconds rôles comme maintenant. Eddie Murphy trouve dans ce film son deuxième grand succès au cinéma. Il collaborera avec John Landis plusieurs fois par la suite. Ralph Bellamy et Don Ameche incarnent le duo de dirigeants sadiques. Denholm Elliott joue très bien le rôle du domestique plus malin que prévu. Et Jamie Lee Curtis se dépêtre de sa réputation de « screaming girl » de films d’horreur en aidant Winthorpe à se relever de la misère.
Et tout ce petit monde joue admirablement bien, avec une certaine truculence mais aussi de la prudence selon les situations. Eddie Murphy peut même être terriblement convaincant quand il n'en fait pas des tonnes.
Le film est assez drôle, l'inversion des situations reste toujours un bon ressort comique quand il est bien utilisé, mais c'est aussi une tonalité assez générale, assez sarcastique, qui élève le film. L'univers des affaires, de la finance, de la spéculation, tel qu’il a éclos dans les années 1980, n'en ressort pas grandi et on peut se demander si le film n'incitait pas déjà à la méfiance de ce petit monde.