Exception à l’époque des comédies familiales 80’s, impossibilité à l’heure des comédies grasses d’aujourd’hui, Un fauteuil pour deux fait office de petit miracle du cinéma moderne, un peu à l’instar de Working Girl quelques années plus tard, il s’agit d’un modèle parfaitement acceptable de comédie américaine des années trente tournée aux âges vulgaires…

Très joliment écrite dans un Philadelphie presque british, cette histoire de deux vieux grigous qui s’interrogent sur la valeur du déterminisme social et font le pari de transformer un des éléments représentatifs de la lie de la société en cadre supérieur d’élite bien élevé et leur directeur en gibier de potence rappelle les meilleures heures de la comédie classique, délicieusement servie par la mise en scène feutrée de John Landis et la musique du vieux maître Elmer Bernstein…

Le casting est aux petits oignons avec un duo de vieilles gloires de l’âge d’or, forcément, Ralph Bellamy et Don Ameche pour les frères grippe-sous, un Dan Aykroyd encore touchant de jeunesse pour le jeune snobinard dans le pétrin, une Jamie Lee Curtis toute fraîche en prostipute au grand cœur, un Paul Gleeson plein de verve comme exécuteur des basses œuvres, un Frank Oz pervers en policier vicieux, un James Belushi lubrique en gorille aviné, un Denholm Elliott impérial en Jeeves à tout faire et un Eddie Murphy pour une fois supportable en racaille amidonnée… Il faut dire aussi que la future méga-star n’était pas encore en âge de porter un film sur ses frêles épaules, et il est beaucoup mieux en élu improbable des Méphistophélès des affaires au sein d’une large troupe qu’en unique argument de vente de ses futures farces poussives…

Le déroulement implacable du scénario laisse place à de savoureux moments d’hilarité et même lorsque l’histoire prend un tournant plus farfelu à bord du train, la joyeuse folie de Landis permet de faire avaler cela sans trop de heurts…

Comme un de ces vieux chouettes films de Noël qu’on ne se lassait jamais de revoir, un film qui se bonifie avec le temps par la vertu impitoyable de la comparaison et qui mérite largement d’être redécouvert par le plus grand nombre…
Torpenn
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le 11 janv. 2014

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Torpenn

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