Flics de la ville et flic des champs, le plouc n'est pas celui qu'on pense dans ce thriller sanglant

Un thriller poignant et réussi alors que The Devil in Blue Dress, le Diable en Robe Bleue (tiré  de l'excellent roman de Walter Mosley) tourné trois ans plus tard  par le même Carl Franklin avec Denzel Washington, sera plutôt mollasson.

On suit plusieurs groupes de personnages, depuis des crimes réalisés à Los Angeles (au tout début du film, les deux scènes criminelles successives sont impressionnantes) jusqu’à une confrontation finale qui a lieu au fin fond de l'Arkansas.

Celle-ci est annoncée très vite : l'enquête initiale est rondement bouclée par les policiers du LAPD et ils vont aller attendre les bandits là ou ils savent qu'ils se dirigent, à ploucville : voilà le pitch.

Le premier groupe est celui de trois malfaiteurs (dont une femme, Fantasia, camée, passive et culpabilisée mais en fait fatale à tous ses complices). Il a des objectifs disparates hormis les liens forgés entre eux par les deux tueries sanguinaires et l'appât de la drogue. On suit le périple chaotique de ces "bras cassés" pour vendre leur butin et échapper aux policiers. Billy Bob Thornton est particulièrement dégoûtant (il est aussi coauteur du scénario). 

Le deuxième groupe est celui de deux policiers de LA, expérimentés dans la grande ville mais complétement ignorants des codes de la province. Pour préparer leur embuscade dans le village d'Arkansas ou ils attendent l'arrivée des malfrats, ils sont dépendants du shérif local.

Celui-ci est presque un troisième groupe à lui seul. Jeune policier haut en couleurs joué par Bill Paxton, il est surnommé « Hurricane » parce qu’il a l’énergie de dix. Il rêve d’exploits, et il prend  des initiatives à visée héroïque qui sont combinées à une gestion très délicate et éprouvante des suites inattendues, pendant cette enquête qui lui tombe dessus, de l'aventure qu'il eut dans sa jeunesse avec la criminelle Fantasia, laquelle est une ancienne résidente de la ville.

Même si on a déjà vu la thématique d’un engrenage fatal pour ce genre de malfrats et ceux qui croisent leur chemin (Il n'est pas exclu que les frères Coen s'en soient inspirés pour Fargo, sorti quatre ans plus tard), le scénario et son traitement sont captivants et mobilisent des interactions interessantes entre les trois milieux.

(Note de 2018 publiée en nov. 2024)

Michael-Faure
7
Écrit par

Créée

le 27 nov. 2024

Critique lue 14 fois

Michael-Faure

Écrit par

Critique lue 14 fois

D'autres avis sur Un faux mouvement

Un faux mouvement
Gand-Alf
7

Polar méconnu des 90's.

Ecrit par Tom Epperson et Billy Bob Thornton, un bon p'tit polar du tout début des années 90 qui aura l'air de rien bien influencé le genre de l'époque. Si l'ensemble a prit un sacré coup de vieux,...

le 16 juin 2012

3 j'aime

Un faux mouvement
SteinerEric
7

Plus subtil que prévu

Ce coup d’essai de Carl Franklin, l’un des rares réalisateurs afro-américains, fait partie des meilleurs néo-noirs des années 90 et pourrait même prétendre au titre de petit chef-d’œuvre du genre si...

le 28 janv. 2021

2 j'aime

Un faux mouvement
ilaose
7

Polar solide

La solide petite réputation dont jouit encore aujourd'hui ce polar sorti en 1992 ne paraît en rien galvaudée. Carl Franklin, qui n'a semble-t-il jamais fait mieux, peut s'appuyer sur un scénario...

le 14 sept. 2020

2 j'aime

Du même critique

Sept hommes à abattre
Michael-Faure
10

Pas "le meilleur western de tous les temps" mais presque, bravo Budd Boetticher

Que dire de plus de ce western, un des plus commentés depuis que le critique George Sadoul a dit de lui, peu de temps après sa sortie, qu'il était le meilleur western de tous les temps ? Juste...

le 27 janv. 2025

5 j'aime

Fenêtre sur cour
Michael-Faure
9

Triple coup de maître de Hitch malgré une filouterie narrative presque dérangeante.

C'est un de ces magnifiques opus d’Alfred, qui entretient la curiosité du film à énigme, l'inquiétude du thriller, et l'attente du suspense, de tous les genres mélangés donc. Il est très bien joué...

le 8 déc. 2024

5 j'aime

2

24 Heures de terreur
Michael-Faure
5

Troisième western de Harmon Jones qui nous déçoit après deux petits joyaux passionnants

3eme western de serie B du réalisateur Harmon Jones, nettement moins bon que les deux précédents, tournés trois ans auparavant (Le Fouet d'Argent,1953 et La Cité des Tueurs,1953) malgré deux acteurs...

le 2 févr. 2025

4 j'aime

2