Dans les suites improbables n'ayant pas le moindre intérêt, Un flic à la maternelle 2 tient office de maître du jeu. Inattendu, le film s'est posé comme ça sur la liste des sorties hivernales, sans crier garde, et s'est vu repartir comme il était venu : une main devant, une main derrière. Se peut-il qu'il soit aussi mauvais que ce qu'on en dit? Absolument.
Et si l'on sourira de voir Dolph Lundgren au casting, ce ne sera pas non plus annonciateur d'une grande réussite : l'acteur enchaînant les mauvais films pour s'alimenter et payer ses impôts (environ sept films par an, dont une moyenne/grosse production), il ne sera clairement pas gage de qualité. D'autant plus qu'il donne l'impression de n'en avoir jamais rien à faire : son expression faciale demeure constamment la même, grand sourire accroché aux lèvres, le regard ténébreux.
Son interprétation, stéréotypée, ruinera toutes les autres, largement plus mauvaises et tristement dirigées par un réalisateur au rabais. Déjà responsable de nombreux autres crimes cinématographiques (Jarhead 2, les deux derniers Sniper, les éternelles suites de Tremor), ce yesman du navet se contente de faire ce que la production lui demande, assenant une personnalité très superficielle à son film de commande.
Mise en scène clipesque, effets de zooms/dézooms/flashs insupportables pour toucher un public jeune, crise d'épilepsie en plein dans la gueule, musique d'ado attardé sans goûts un tant soit peu formés. Un flic à la maternelle 2 tape rapidement sur le système, et sachant pertinemment qu'il est voué à être mauvais, se contente de nous pondre un énième remake raté, sans le charme ni la qualité du film d'origine. Situation banale en Amérique, ai-je envie de dire.
Il n'est pas étonnant de voir que le film n'a visuellement aucune qualité : si son image est laide, le travail de cadrage et la photographie renchériront dans la catastrophe filmique, déjà bien entamée par sa bande-son débectante et ses dialogues pipi/caca/cucul/action-tion. C'est dur à voir autant qu'à écouter, toute la difficulté résidant dans le fait de ne pas laisser son attention divaguer vers d'autres occupations plus intéressantes. L'expérience se transforme alors en expérience sociale insurmontable, sorte de défi infernal lancé par Dieu sur l'homme. Voilà un film à visée cosmique, qui nous emmène vers un nouvel âge réminiscent. Oh Silver Surfer, puisses-tu le récupérer et le ramener d'où il vient : des tréfonds de l'enfer...