Alors à ceux qui disent "c'est l'American History X" français, fermez la et comparez les deux scénarios. Le seul point commun, un personnage principal néo nazi, et un pote qui tente de faire de la politique d'extrême droite avec qui il finit par se disputer.
Les deux films sont vraiment de styles complètements opposés, la version américaine est.. américaine (!) avec tout ce que ça inclut de "on en fait des caisses" niveau scénario (le tout méchant nazi qui devient gentil et tente de sauver son frère qui meurt à la fin), un beau casting etc.
Un français c'est le petit film, des acteurs inconnus jusque là, quasiment pas diffusé en salle, une caméra embarquée et des plans séquences qui te donnent l'impression d'être là, un jeu d'acteur juste et ultra réaliste pour Marco le personnage principal surtout (Alban Lenoir) mais les autres sont aussi très bons comme Samuel Jouy par exemple, qui est excellent en fils de pute incarné.
On s'attache vraiment à ce mec même quand il est jeune et débile dans la première partie du film, et on s'y attache de plus en plus, parce qu'il devient moins con et qu'on se rend compte qu'il est toujours seul, malgré ses parents, son nouvel ami pharmacien, sa femme ou encore ses collègues de boulot. Un mec solitaire au caractère discret qui parle et souris peu.
Alors évidemment la première partie du film est bien plus rock'n'roll que la suite mais il n'en devient pas moins intéressant, le personnage évolue dans la logique des choses, tout comme son entourage d'ailleurs. C'est ultra agréable de voir et comprendre sa progression dans le temps et de savoir qu'on change d'année dans le film à travers des petits détails comme les vêtements, le changement des bus, france 98 qui passe à la télé (quoiqu'un peu gros celui là de détail) etc. Pas de grosse pancarte annonçant "3 ans plus tard", pas de meilleur pote noir qui fait son apparition dans l'histoire.. c'est fluide, simple et réaliste. Peu être même un peu trop, après avoir été un nazillon Marco ne devient pas un mec bien, il devient juste un mec banal, père divorcé, seul, à bouffer des légumes chez lui et à faire un job de merde tous les jours.