Après un passage peu convaincant par l'Espagne, Asghar Farhadi est de retour pour un nouvel écheveau dont il a le secret et qui lui sert comme toujours de radiographie de la société iranienne. Comme il est dit dans le résumé de Un héros : tout ne se passe pas comme prévu dans cette histoire assez tarabiscotée et riche en mensonges et retournements de situation. C'est toujours un peu pareil chez le cinéaste iranien, sa toile d'araignée enserre ses protagonistes et les met dans des situations inextricables tout en prenant en otage les spectateurs, pour le plus grand bonheur d'une grande partie d'entre eux, les autres ayant à peu près toujours les mêmes griefs à formuler à son encontre. La famille est le pivot narratif d'Un héros mais rien n'est simple dans ce noyau dysfonctionnel, dès lors que tout est question de réputation, tant le regard des autres et particulièrement des différentes autorités, prime. Il est beaucoup question des réseaux sociaux dans le film mais en creux, comme source jaillissante d'exposition, de révélation et de manipulation, moyens modernes et rapides comme l'éclair, bien plus puissants que les éternelles rumeurs. La façon dont Farhadi introduit cette nouvelle donne dans Un héros est remarquable, suscitant coups de théâtre, revirements et suspense. Ce n'est pas avec ce dernier long-métrage que le réalisateur iranien fera basculer les habituels réticents à sa manière mais pour les autres, c'est une nouvelle fois du nanan.