Ce film prétend parler d'un homme. Dans les faits il ne s’agit que d'un document de propagande qui ne fait même pas l'effort de faire preuve d'un chouia d'objectivité. Ce film est dangereux pour les gens qui ont une méconnaissance du négationnisme. Faurisson utilise toute les petites failles de l'histoire pour la façonner selon son idéologie. On essai de nous présenter comme historien un homme qui travail comme un faussaire. La véritable question que me pose ce film est l'éternel débat de la loi Gayssot. Faut il continuer à faire taire ce genre de discoure et laisser ainsi les citoyens dans la méconnaissance de ces mouvements ou les combattre sur le plan idéologique au risque de promouvoir le négationnisme.
[L’historien] ne doit pas avoir en face des témoins du passé cette attitude renfrognée, tatillonne et hargneuse, celle du mauvais policier pour qui toute personne appelée à comparaître est a priori suspecte et tenue pour coupable jusqu’à preuve du contraire; une telle surexcitation de l’esprit critique, loin d’être une qualité, serait pour l’historien un vice radical, le rendant pratiquement incapable de reconnaître la signification réelle, la portée, la valeur des documents qu’il étudie; une telle attitude est aussi dangereuse en histoire que, dans la vie quotidienne, la peur d’être dupe, cette affectation que Stendhal aime à prêter à ses personnages (« je suppose toujours que la personne qui me parle veut me tromper »...).
Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique, Éd. du Seuil, coll. Points Histoire, 1975, pp. 92-93.