L’île des revenants
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le 6 mai 2024
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Typiquement le genre de film où je me suis fait avoir au casting. Le personnage de Léa Drucker est probablement la seule à tenir à peu près le film, dans son rôle de gendarme qui enquête sur un meurtre et un cambriolage. Le reste, c'est un peu plus compliqué. Les rôles de Bastien Bouillon et Pierre Lottin, qui sont pourtant deux acteurs que j'aime beaucoup, ne sont probablement pas très aidés par ce qu'on leur donne à jouer. Il faut dire, les dialogues du film sont pour une partie vraiment très peu travaillés, il y a un côté didactique un peu grossier dans certains d'entre eux, où les personnages évoquent grossièrement le contexte de manière non naturel pour que l'on comprenne la situation. Dans le reste du casting, on retrouve étonnement la danseuse Marion Barbeau, que l'on a connu dans le film "En corps" sur la danse, ce qui n'est pas vraiment le cas ici, mais elle est toujours à l'aise. Plus difficile du côté des enfants, qui semblent recrachés leur texte sans réellement essayer de le jouer (on pourrait se rassurer de voir qu'ils ne sont que très peu présents), mais à vrai dire, on le retrouve chez à peu près tous les personnages, donc peut-être une direction d'acteur plutôt raté. On pourrait aussi un peu rire de la dualité des époques, où Bastien Bouillon, 38 ans, devient ado en mettant une veste en jean (un comble finalement pour le César 2023 du meilleur espoir masculin, qui doit faire très jeune pour son âge).
Même si c'est plutôt mal joué et mal écrit dans l'ensemble, on pourrait au moins espérer avoir un peu d'appétence pour l'enquête en elle-même, mais pas vraiment, une histoire à trou qui se déroule en mode flashback, c'est assez énervant et archétypé, et surtout peu crédible, avec ces adultes qui sont toujours avec leur même livre d'enfance, et leurs cabanes en bois intact après toutes ces années. Tout cela n'est pas là gratuitement, car on est dans un contexte de grève assez importante, mais la manière dont cette histoire est attachée au reste me parait peu pertinent, et ça n'est pas réellement le sujet du film au final.
Il reste bien un point que j'ai plutôt bien aimé : la musique, qui réussit à donner de l'intensité à certaines scènes, et permet un minimum de se sentir immergé. Là où je suis plus surpris, c'est qu'elle est composée par Feu! Chatterton, et le style me parait assez éloigné de ce que j'ai déjà entendu d'eux, mais pourquoi pas, c'est effectivement plutôt réussi.
Bref, un film qui m'a beaucoup déçu, entre le jeu et le scénario mauvais, les dialogues trop didactiques et qui manque de subtilité, et la dramatisation du tout qui rend le propos peu enclin à la compassion, quand bien même l'histoire semble mignonne. Il fait partie de ces films qui n'intéresse que par son casting, car il n'a rien d'autre pour lui. On essaiera de nous humaniser ce Johnny, mais je me rangerais plutôt du côté du maire : "c'est un assassin, rien d'autre".
(Vu le 11 mai 2024 au cinéma)
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Créée
le 13 mai 2024
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