Un homme est mort par Goguengris

Film d’animation retraçant un fait réel de l’histoire ouvrière de l’arsenal de Brest en 1950.

Le film s’ouvre sur la charge policière (une de plus) qui a tenté de réprimer les grandes manifestations de Brest en 1950, comme il est dit alors, la prison des patrons, laissant très vite un homme foudroyé, Edouard Mazé, un ouvrier désarmé et tué sur le coup...
Cette histoire dramatique a inspiré un film tourné très peu de temps après, de René Vautier (connu pour ses films anticolonialistes, Afrique 50, et 20 ans dans les Aurès). Il a filmé presque à vif, après le tragique évènement, et projeté sur place et à chaud son film à peine monté, au sein de la ville de Brest, à ses ouvriers, syndicalistes, et leurs familles...

De façon plus récente, une BD de Kris et Davodeau a repris le même épisode sanglant (Davodeau avait son grand père en première ligne des manifs, car membre du SO CGT)…

"Un homme est mort qui n’avait pour défense que ses bras ouverts à la vie", ces phrases récitées en voix off sont issues d'un poème d'Eluard...
"Que ses bras, qu’il ouvrait au premier rang de la manifestation…"
Tous ont vu, tous savent ce que c’est la liberté, la classe ouvrière, les fusils des salauds d’en face…
Son visage, nos visages, les salauds ont vu nos visages, ils sont partis, laissant Edouard Mazé mort le cœur éclaté…"

Ce film a un intérêt plus historique qu'esthétique, bien que les dialogues soient sobres et éloquents, et que les images de Brest et de sa baie soient très stylisées.
Il invite à découvrir la BD de Kris et Davodeau et toute l'oeuvre cinématographique de Vautier.
Il est une pierre de plus au sombre passif des dominants et de sa mitraille, face aux petits et sans grades, aux bras ouverts,