Anne et Jean Louis ont deux êtres encore sous le choc des malheurs de la vie. Mère d'une petite fille, Anne est inconsolable depuis la mort de son époux, cascadeur. Quant à Jean Louis, père d'un petit garçon, il se remet difficilement de l'accident de voiture ayant entrainé le décès de sa femme. Leurs enfants respectifs sont placés dans une institution à Deauville. Chaque week-end leur père et leur mère font le déplacement en Normandie afin de pouvoir profiter de leur présence. C'est alors que se produit la rencontre fortuite de Jean louis et de Anne, tristes compagnons d'infortune.
Voici le film qui fit connaître Claude Lelouch au grand public et lui apporta la gloire. Le sujet est tout simple et l'on peut dire que ce film entre dans la catégorie du "cinéma vérité". Les acteurs n'ont pas l'air de jouer un rôle mais ils vivent des situations tantôt dramatiques, tantôt joyeuses et tendres et c'est tout l'art du metteur en scène. Celui-ci prend son temps en laissant les situation se décanter grâce à un regard, une larme ou un sourire. Il joue sur l'atmosphère ambiante d'un Deauville dépouillé et dépourvu de sa foule habituelle. Le "Grand Hôtel" est désert, la plage également. Nos personnages sont seuls au monde avec comme compagnie, la pluie, le vent et leur attirance l'un pour l'autre.
C'est beau, c'est émouvant et même chaleureux malgré la grisaille du temps et de leur vie. L'alternance de la couleur et du noir et blanc et les flashs back, révolutionnaires à l"époque servent l'intrigue et lui apporte toute son émotion. Le seul petit défaut que je peux trouver à cette œuvre concerne la longueur de la séquence relative à la course automobile qui m'a paru interminable, ce qui coupe un instant l'intérêt porté à l'intrigue.
Les acteurs ,notamment Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée sont absolument remarquables. Il nous dévoilent avec une merveilleuse justesse leurs sentiments et leurs pensées. Ils sont tendres, émouvants et naturels à souhait. La musique de Francis Lai si bien interprétée par Nicole Croisille et Pierre Barouh parachève cette œuvre attachante et tendre. La réalisation de ce film paraît simple, tout semble couler de source, et pourtant, c'est du grand art, "nom d'un chabadabada...".
Ce film a obtenu :
- Palme d'or du Festival de Cannes 1966 (ex aequo avec Ces messieurs dames de Pietro Germi)
- Oscar du meilleur film étranger
- Oscar du meilleur scénario original - Claude Lelouch et Pierre Uytterhoeven
- Golden Globe du meilleur film étranger
- Golden Globe du meilleur réalisateur - Claude Lelouch
- Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique - Anouk Aimée
- Golden Globe de la meilleure musique de film - Francis Lai
Note: 8\10