Rolala comment c’était nul… au secours.
Je n’ai vu aucun des trois films précédents de Tristan Séguéla, mais le pitch de celui-ci et la présence de Luchini dans le rôle du politicien/mari réac me laissaient espérer un truc un minimum rigolo… sauf qu’il aurait fallu pour ça que Séguéla et ses scénaristes aient un peu plus de couilles (c’est de circonstance) et osent y aller un peu plus franchement… Alors j’ai bien compris que le film devait être diffusable sur TF1 à 20h, je ne demande pas nécessairement un humour aussi borderline que ce que pourrait proposer sur un sujet pareil un type comme Sacha Baron Cohen (quoique je réalise en écrivant ces lignes que ce pourrait être vraiment énorme), mais me dites pas qu’il n’y avait pas moyen avec ce pitch de proposer une comédie un peu plus corrosive que ça, merde… à défaut d’être inspirée, je veux dire… T’as rien à dire sur le sujet, OK, c’est pas grave, tout le monde ne peut pas être Almodóvar ; mais mets un peu les pieds dans le plat, merde !
On a par exemple une scène où une amie de Catherine Frot lui offre un service trois pièces en plastique : eh bien fais-en quelque chose lorsque, quelques scènes plus tard, Frot veut faire frotte-frotte avec Luchini qui n’envisage plus de coucher avec elle… bon, je n’entre pas dans les détails (ni ailleurs) mais il y avait une scène bien gênante à tenter, là. Mais non, le film s’évertue à rester désespérément timoré et le plus possible dans les clous… Du coup, pardon de poser la question, mais à quoi bon faire une comédie sur un sujet aussi glissant si ce n’est pas pour glisser, justement ? Là, à part quelques légères boutades (sagement) réacs de Katerine et Luchini, ainsi que les grimaces effarées du second – dont je suis assez bon client –, il n’y a absolument rien à sauver. Ah si, une blague concernant un tableau qu’offre Paul Mirabel à sa mère Catherine Frot, allez… j’avoue j’ai pouffé. Mais sinon c’est pas drôle, pas plus que ça n’est émouvant (et pourtant ça essaie !) ni intéressant (?). Du coup je me suis largement fait chier, le film étant de ce fait assez interminable (1h30 sur le papier, mais il s’identifiait visiblement en tant que film de 2 heures).
Bref. J’ai eu l’impression de regarder Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu version transsexualité. J’ai pas vu les 2 et 3 (ma patience a des limites), mais le 1 était à peu près du même tonneau. Un téléfilm de luxe sur un vieux Français réac qui voit de la diversité ethnique/sexuelle s’immiscer dans sa famille blabla… qui va faire trois blagues vaguement osées… mais qui va finalement comprendre que c’est pas bien d’être intolérant et même apprendre à aimer ceux qui sont différents… wahou… tellement profond… en fait on est tous des êtres humains… Même que blanc sans le n ça fait black, la preuve que sans haine, on est tous les mêmes… Je chiale… Et même que cisgenre sans le n ça fait cisgere, la preuve que – attends nan ça marche pas…
Bref, j’espère que ce beau message est tout de même bien rentré dans la caboche des cinquante retraités avec qui je partageais ma séance ce mercredi matin… ça et tout le lexique trans, que le film s’évertue pédagogiquement à bien leur inculquer (perso, je connaissais déjà tous les termes, donc le film n’aura même pas eu cette vertu de mon côté – j’aurai vraiment perdu ma matinée, rageant).
Mais allez, ne lâchons rien ! On finira bien par les éduquer, nos vioques !