On a aimé croire en ce thriller, seconde réalisation d’un réalisateur très peu connu en France, surtout qu’il vient du genre de l’horreur et que celui-ci a du mal à s’imposer en France, soit trop punk et irrévérencieux, soit juste mauvais et outrageusement violent. Avec Un homme idéal, nous pouvions au moins espérer un film de facture honnête, d’autant plus qu’il s’ouvre à un large public grâce à son acteur principal, mais c’est tout le contraire. Si quelques idées sont éparpillées dans le récit, comme la critique de la bourgeoisie et de l’apparence qui prime par-dessus tout, elles ne seront jamais approfondies, laissées là comme de simple éléments scénaristiques que les trois auteurs ont préférés laisser de côté. Un scénario sans queue ni tête, complètement invraisemblable et d’une bêtise sans nom. On se demande même comment le scénario a pu être accepté tant il est pavé d’incohérences et de twists scénaristiques usés, si usés qu’on se sent revenir bien des années en arrière. D’autant que la médiocrité intrinsèque de l’histoire ne fait que s’accentuer devant la lourdeur du récit, sans rythme, qui mêlé à un casting en roue libre finit d’enterrer un film qui partait déjà avec de lourds sabots aux pieds. Pierre Niney en premier lieu, signe son plus mauvais rôle, semblant constamment mal à l’aise, le cul entre deux chaises dans la peau de ce mythomane quand Ana Girargot, malgré sa grande beauté, n’est qu’une femme objet. Le reste du casting se révèle lui tout simplement optionnel, utilitaire.
Le plus triste dans l’histoire c’est que Yann Gozlan semble croire du début à la fin à son récit, quand celui-ci sonnera faux dès les trente premières minutes à n’importe qui, même les moins tatillons. A dormir debout, son film n’arrive même pas à relever la barre par sa réalisation, coincée entre le film de genre et le grand public, quand il ne sombre pas dans la symbolisation à outrance ou les scènes de cauchemars ridicules. Un film qui malgré son sérieux sonnera vite comme une mauvaise blague que l’on préférera vite oublier, surtout quand on voit sa finalité sans le moindre intérêt.
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