Ce qui m'agace avec ce genre de films, c'est qu'il y a de bons éléments et des mauvais qui viennent gâcher l'ensemble. Je m'explique. L'histoire en elle-même est plutôt intéressante, le personnage principal a une belle évolution, le climat tensiogène est assez bon... Mais à côté de ça, on a des personnages secondaires très très faiblards, des dialogues qui ne semblent pas très travaillés... Et des clichés mon dieu, des clichés! Comme si, à certains moments, le réalisateur ne sachant pas trop quoi mettre, décidait de nous balancer un gros cliché, au point que ça en devienne risible.
(Je pense notamment à la scène finale, dans la librairie : le ralenti, Alice (Ana Girardot) qui tourne la tête JUSTE APRES que Mathieu (Pierre Niney), supposé mort, s'en aille...)
Aucun personnages secondaires ne m'a plu. Stanislas (Thibault Vinçon), par exemple, semble dès le début soupçonner Mathieu (Pierre Niney) de quelque chose, sans raison, juste peut-être parce qu'il est normal qu'ils soient en conflit à cause d'Alice (Ana Girardot), on ne sait pas. Alice est creuse et son personnage est un de ceux qui dégainent le plus de clichés du film avec Vincent (Marc Barbé). Beaucoup de détails ne sont pas crédibles, on peut relever pas mal d'incohérences...
Heureusement, il y a Pierre Niney. C'est sur lui que repose tout le film, il réussit vraiment à le porter presque tout seul, au point qu'on y croit quand même un peu, si on fait abstraction de la stupidité des policiers et de tout un tas de petits détails pas très vraisemblables. Monsieur Niney, le peu que j'ai, je vous l'offre : considérez que quatre des cinq étoiles que j'ai données sont pour vous.
Les autres acteurs, avec des personnages si peu travaillés, n'étaient pas aidés pour fournir une performance crédible. Mais le personnage principal évolue, on le soutient, on sent la tension qui monte en même temps que lui... Certaines scènes mettent assez mal à l'aise, il faut le reconnaître.
Le personnage de Vincent finit tout de même à devenir intéressant : lorsqu'il meurt.
Je le dis sincèrement, lorsqu'il est mort, il devient un élément stressant du film, un problème de plus à résoudre, un autre petit coup de savonnette sur la pente glissante du mensonge...
Je ne connaissais pas le réalisateur, Yann Gozlan. Je pensais que Un Homme idéal était peut-être son premier film dans le genre du thriller et qu'on pouvait lui pardonner ses maladresses et ses clichés puisqu'il parvient tout de même à faire monter la tension. Mais c'est en fait son troisième thriller! Alors non, Monsieur Gozlan, s'il vous plaît, on sent que ça pourrait le faire si seulement vous passiez un peu plus de temps sur les détails et que vous donniez plus d'épaisseur à tous vos personnages.