Alors pourquoi je dis malgré tout ? Bah parce qu’Ang Lee (L’odyssée de Pi) a tourné son film en 4K, 3D, et 120 images par seconde (au lieu de 24). Ce qui est un procédé révolutionnaire qui apporte une nouvelle façon de produire une image, apparemment bien plus réaliste et immersive. Un peu comme la 3D, mais sans lunette. Sauf que seulement 4 salles au monde peuvent le projeter, et aucune en France.
Mais même en 2D normale, Un jour dans la vie de Billy Lynn reste un excellent film. Il se déroule sur une soirée, alors qu’un bataillon de jeunes soldats américains est rapatrié d’Irak pour vanter leurs actes héroïques suite à un fait d’arme, parader à la mi-temps du Superbawl, avant de repartir au front. Le tout entrecoupé de flash-back nous montrant ce fait d’arme en question.
Le cœur du film est la différence entre la vraie guerre, les vrais soldats, et la vision fantasmée et ignorante qu’en a l’Amérique. On ressent la détresse de Billy Lynn, sans repères, hésitant entre rester au pays pour profiter d’une vie simple et amoureuse, mais dans un monde qu’il ne connait pas, ou repartir au front avec ses amis, le seul endroit où il se sent chez lui.
Il y a énormément de trucs dans ce film, différents points de vue auxquels se heurte le personnage principal. L’hypocrisie, l’ignorance, le manque de repère. Tous les personnages sont excellents, intelligents, et très bien interprétés (Joe Alwyn dans le rôle-titre, mais même Kristen Stewart nous tire des émotions, et Vin Diesel, en sergent, nous prouve qu’il peut être un excellent acteur, quand il joue pas dans des merdes.
Et niveau réalisation, même si on perd beaucoup, notamment en fluidité sur des panos qui deviennent flous en 24fps, ça envoie, c’est poignant, très bien cadré, très bien sonorisé, très fluide, et rien que l‘affiche te le montre.