Un des rares films à succès des années 90 m'ayant échappé, Le jour sans fin s'est rappelé à mon bon souvenir par l'intermédiaire de mes enfants enthousiastes et me voici donc lancé dans une cession de rattrapage au sujet inspirant: un journaliste, égocentrique et cynique, envoyé dans une bourgade pour couvrir la journée de Phil la marmotte, meilleur météorologue du Comté (!), se retrouve prisonnier de cette journée particulière qui recommence sans cesse.
Cette sympathique idée de départ occasionne un véritable one-man-show de Bill Murray, à la fois insupportable bougon et maudit attendrissant, dont le salut moral passe par la séduction de la belle Andie McDowell et son sourire de Mona Lisa. Le scénario enchaîne les situations drolatiques, excellemment dialoguées, tout en questionnant, parfois avec causticité, sur la vie et le folklore de ces petites villes américaines, la séduction et son jeu d'affinité mais surtout sur les possibilités qu'offrent cette journée éternelle, du futil à l'immorale (vol, coucherie faussée...) jusqu'à l'enfer d'une répétition infinie à laquelle différents suicides ne peuvent mettre fin.
Je regrette simplement qu'au bout d'une heure, la comédie jubilatoire, perdant tout à coup sa gentille irrévérence, rentre dans le rang et fasse place à une romance au dénouement des plus attendus et à l'échange lourdaud de l'éternité d'une vie contre celle de l'amour.
Mais bon, je me suis bien marré, merci encore Bill, et je me félicite d'avoir donné le goût à mes enfants de regarder des films de "vieux" pas trop "claqués" ( les films, hein, pas moi).