Duper une fois un moustachu honte sur vous, duper deux fois un moustachu, honte sur lui
Vous avez à moitié dormi pendant la première partie d'Un justicier dans la ville 2? Les scènes d'action manquaient de ce petit quelque chose pour vous combler? Alors attention, Un justicier dans la ville 2 ne joue pas DU TOUT dans la même cour de récré. La saga commence à se tourner vers le film d'action un peu bêbête mais tellement fun que toutes les incohérences, faux raccords, trucages, répliques et décisions des personnages seront de l’or en barre. Vous allez passer un moment génial et en plus, Laurence Fishburne alias Morpheus coiffé de lunettes de punk tout droit sorti du jeu « Street of Rage », vous allez le savourer. Le sort s’acharne sur Paul Kersey, je pense qu’il doit avoir un aimant à racailles caché sous la peau.
Quatre ans après le meurtre de son épouse et de l'agression/viol de sa fille, Paul Kersey a quitté New York pur Los Angeles. « Paul, si tu voulais fuir la délinquance New Yorkaise, tu as choisi le mauvais endroit pour être tranquille ». Notre cher Paul a définitivement laissé de coté son passé de justicier au point où il en a carrément baissé sa garde. La méfiance à l’égard des délinquants quels qu’ils soient ont été effacé de sa mémoire. Il y en a qui marchent deux fois dans la même crotte et font les étonnés, Paul fait parti de ces gens. Nouvelle baraque, nouvelle vie, nouvelle fiancé. Vous le voyez venir à des kilomètres le délire ? Mais si vous le voyez. Visiblement, la fille de Paul n’a pas assez souffert. Elle ne parle toujours plus, n’a plus conscience de quoi que ce soit ou très peu, elle a peut être retrouvé le sourire, elle fait de la peine la pauvre Carole. On aimerait qu’elle remonte un peu plus la pente, mal connaitre Michael Winner aimant détruire les familles heureuses ayant déja bien dégusté par le passé. Le sort s’acharne contre elle.
Grosse boulette de papa se faisant chiper son portefeuille par des voyous. Voila que Mossieur Kersey n'a pas l'intelligence de prendre ses dispositions suite à ce vol comme je ne sais pas: prévenir la police, ne pas laisser sa maison sans surveillance, prévenir AU MOINS sa femme de ménage toute seule dans la maison. Puisque dans un portefeuille, vous avez toujours vos papiers d'identité avec votre adresse, les voyous, ils vont où? Chez Kersey. Je vous le donne en mille: deuxième séquence de viol encore hard et dur à voir. Cette fois c’est la femme de ménage Hispanique « comme d’un fait exprès » qui prend, suivi de près par un kidnapping de Carole, un nouveau viol de cette dernière et...sa mort spectaculaire. Déchirement pour une nouvelle séquence d’une cruauté sans nom.
Logique que Paul retrouve sa soif de vengeance et justice sauf que là, y a du changement, il nous l'a joue justicier pro. Location de chambre, tenue de clodo, le justicier a revu à la hausse toute son organisation pour éviter de commettre les mêmes erreurs. Ca va saigner du rouge peinturluré d’époque, mais ça va saigner. Architecte le jour et petit ami de rêve, la nuit, tous les chats sont gris, et Paul Kersey vous puni si vous êtes un pourri ! Cette fois, pas de hasard, pas de doutes, pas d’injustice, Paul se souvient des agresseurs de sa fille et les traquera sans relâche. Puisqu’il doit cacher son activité secrète nocturne, comment gérer sa relation amoureuse? Un justicier dans la ville 2 nous rappellerait presque les débuts de Clark Kent/Superman.
Les meurtres de voyous s'accumulent, la police ne tarde pas à faire le rapprochement entre le justicier de New York et celui de L.A. N'ayant pas oublié Paul (il l’avait bien prévenu à la fin de Death Wish 1), l'inspecteur Ochoa, toujours le mouchoir au nez est envoyé par ses supérieurs pour voir si Kersey recommence son double emploi et, si tel est le cas, le calmer…sans faire de vagues.
-Tu crois en Jésus Christ ?
-Oui j’y crois.
-Tu vas le voir de près.
Plus rythmé, plus efficace, plus nerveux, moins réfléchis
Un justicier dans la ville 2 met les bouchées doubles question action efficace. Il y en a de belles, certaines démesurées avec des gros balèzes tellement balèzes qu'ils peuvent dégommer plein de flics armés obligés de se mettre à 20 pour leur mettre les menottes. Surtout, Charles Bronson, habité par son personnage explose de charisme, s’en sort merveilleusement bien que ce soit d’un point de vu drame que scènes physiques. On y croit.
Qu’il est loin le temps où Death Wish était mou du genou et barbant alors qu’il était beau, que son ambiance oppressante et ses propos étaient soignés. Un justicier dans la ville 2, je l’ai apprécié pour son changement de ton, son envie de s’éloigner de son coté réfléchi pour devenir plus simple.
Après une première partie sérieuse et pesante, qu'on prend au sérieux et qui nous oppresse de par son climat, nous voila embarqué pour du pur vigilante movie décomplexé avec des bad guy stupides et bourrins, un justicier hyper bad ass, le tout accompagné de punchlines proches de ce que l’on entendra dans des Chuck Norris et toute la clique d’Action Hero. Un justicier dans la ville 2 c’est un plaisir coupable que l’on ne peut prendre au sérieux mais qui sur un point, met certains au tapis : sa réalisation. Les plans mémorables s’enchainent, nous rappellent que Michael Winner sait mettre en valeur son héros et les lieux où il évolue.
Vous savez à qui on a affaire ? A un con qui se prend pour Zorro.
Au final, Un justicier dans la ville 2 m’a vraiment plu. Message véhiculé sur le laxisme des politiques et justice américaine un peu mal foutu, action, réalisation, musiques et ambiance ultra efficaces. A compter du troisième épisode, les prochains films de la série changeront chacun de nom. La suite : Le justicier de New York.