Le réalisateur belge Etienne Périer signe une petite fantaisie hitchcockienne à la française, un peu mollassonne et capillotractée mais pas désagréable.
On pense aussi à l'univers de Chabrol en raison du cadre de la bourgeoisie de province, et surtout de la présence au casting de Stéphane Audran et de Claude Chabrol himself dans un petit rôle.
L'ensemble se révèle artificiel mais plutôt ludique et bien ficelé, d'autant que "Un meurtre est un meurtre" bénéficie de la prestation convaincante de Michel Serrault en flic patelin mais retors.
Le héros est interprété par un Jean-Claude Brialy particulièrement fade, ce qui peut se justifier par son rôle d'homme lâche et velléitaire, tandis que Robert Hossein se montre très à l'aise dans la peau d'un maître chanteur.
Deux sérieux bémols sont à déplorer. D'abord, on ne croit pas une seconde à la liaison entre Brialy et la belle Catherine Spaak : ces deux-là ne dégagent aucune alchimie, et n'entretiennent jamais la moindre conversation, ce qui s'avère bien pratique pour justifier les malentendus du scénario.
Ensuite, le personnage de la sœur, jouée également par Stéphane Audran, qui apparaît aussi inutile qu'invraisemblable.
Au final, on assiste donc à un polar seventies inégal et sans grande envergure, mais qui pourra remplir son office de petit divertissement sans prétention grâce à son atmosphère gentiment désuète.