Sur la forme, cette évocation de l'humanité préhistorique bénéficie d'une réalisation et d'effets spéciaux plutôt soignés, et le film de Don Chaffey semble même, au début, soucieux d'un minimum de réalisme en se passant de dialogues, sinon de borborygmes, et en avançant quelques idées relatives au mode vie clanique de l'homme primitif.
Dans un désert rocailleux de type volcanique (singulier donc, mais on peut alors se demander comment l'Homme a pu y prospérer...), le film raconte les tribulations du dénommé Tumak, chassé de sa tribu, découvrant une ethnie plus évoluée de type nordique, la quittant avec au bras la pulpeuse Raquel Welch. C'est d'ailleurs à l'apparition de l'actrice, toute mimi dans sa petite tenue en peau d'auroch et fardée comme une influenceuse, qu'on mesure les limites du film.
Les auteurs se mettent à mélanger les ères, confrontant l'homme déjà évolué à des dinosaures d'un autre temps, histoire de créer quelques remous et scènes sensationnelles (et courantes) à propos de la férocité du tyrannosaure ou de la sournoiserie du ptérodactyle.
Entre candeur et complaisance, Chaffey s'en remet à un scénario simpliste, cultivant l'évidence et le cliché. Sa mise en scène est déterminée également par une utilisation de l'espace et du décor peu convaincante, étriquée. On le comprend vite, l'ensemble relève d'une évocation fantasmatique plutôt qu'historique, et on trouvera un grand nombre de séquences grotesques qui ne sont pas sans saveur.
A voir plutôt après "La guerre du feu" d'Annaud.