Thomas Langmann produit l’adaptation d’un film de son père, Claude Berri. Quarante ans après, Vincent Cassel et François Cluzet reprennent les mâles rôles de Jean-Pierre Marielle et Victor Lanoux. Et Jean-François Richet, habitué des grosses productions bourrées de testostérone, se retrouve à la réalisation de cette



comédie estivale,



et raconte alors comment tout homme peut se laisser séduire par l’attrait de la jeunesse et de la nouveauté. Par la bonne humeur et la légèreté contagieuse de l’air chaud des longs jours d’été, et l’insouciance des vacances.


Ce n’est pas un grand film. Rien d’extraordinaire, ni dans le scenario ni dans la mise en scène. Tout, dans la forme autant que dans le fond, reste très convenu : l’image est belle, la Corse splendide, les couleurs vives et estivales. L’histoire simple et relativement prévisible. C’est



un vent frais de début d’été, agréable.



La réussite de cette comédie, c’est bien le rire : situations et dialogues décalés, parfois inattendus, incongrus. On rigole beaucoup, régulièrement. On apprécie la légèreté du propos et le mystère d’une fin ouverte. Le charme de ce bon moment, ce sont les comédiens. Vincent Cassel est, comme à son habitude, excellent. François Cluzet force un peu trop l’accent corse mais joue de la colère et des nerfs à merveille. Et les deux jeunes filles, Lola Le Lann et Alice Isaaz, sont au diapason de leurs ainés : une présence de chaque instant et le ton doux de leur naïve jeunesse.


Un Moment d’Égarement reste un film sans autre ambition que celle du bon moment. Manque alors une réelle vision cinématographique et de vrais questionnements. Ce n’est pas ce qu’on demande aux comédies françaises, et Thomas Langmann prouve encore une fois que le grand cinéma n’est pas sa préoccupation principale, et que



seul compte le box-office.



Qu’il se rassure, Un Moment d’Égarement fera assurément le plein ces jours-ci, car si ce n’est ni une œuvre magistrale ni une leçon de cinéma, le pari est réussi : c’est un agréable moment de fraicheur estivale, la riante douceur d’une salle obscure pour fuir la canicule.

Matthieu_Marsan-Bach
7

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le 13 juil. 2015

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